Le fest-noz breton et le frevo brésilien au patrimoine immatériel de l’UNESCO
Binious, caisses claires et fifres ! Le fest-noz breton, le frevo, genre musical carnavalesque brésilien, et les marches militaires de villages wallons ont été inscrits mercredi au patrimoine immatériel de l’Humanité par un comité intergouvernemental de l’UNESCO.
La candidature du fest-noz (« fête de nuit », en breton), rassemblement festif basé sur la pratique collective des danses traditionnelles de Bretagne, accompagnées de chants ou musiques instrumentales, était présentée par la France lors de ce comité réuni à Paris. Il figure désormais sur la « liste représentative du patrimoine immatériel de l’Humanité », la plus prisée et médiatique des diverses listes dépendant de la Convention de 2003 sur le patrimoine immatériel.
La France a déjà fait inscrire sur cette liste dix éléments depuis 2009, dont « le repas gastronomique des Français », la tapisserie d’Aubusson, la dentelle d’Alençon, le compagnonnage et l’équitation traditionnelle française.
L’inscription du fest-noz était largement attendue, dans la mesure où l’organe intermédiaire consultatif, composé d’experts, avait émis une recommandation favorable. Le Comité intergouvernemental pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel, qui examinait mercredi 35 candidatures à cette liste représentative, a suivi sans peine cet avis consultatif, et des chants bretons ont aussitôt retenti à l’UNESCO pour saluer cette inscription.
«Subversive»
Elle avait été précédée par celle du frevo, expression artistique brésilienne constituée de musique et de danse, surtout pratiquée lors du carnaval de Recife (nord-est du pays), qui a lieu en février.
La musique est essentiellement urbaine et, comme la danse qui l’accompagne, le « passo », « elle est entraînante et subversive », souligne le Brésil qui présentait cette candidature. La danse puise ses racines dans le talent des lutteurs de capoeira, qui improvisent des sauts au son des orchestres et des fanfares.
Là encore, la musique endiablée du frevo a résonné dans la salle où se tenait la réunion du comité.
Dans un tout autre style, les marches militaires de l’Entre-Sambre-et-Meuse en Wallonie (Belgique) ont également été inscrites au patrimoine immatériel de l’Humanité. « C’est un élément de la culture profonde de Wallonie », s’est félicité le représentant de la Belgique, qui présentait cette candidature.
Ces marches, qui se déroulent du printemps à l’automne, sont des processions dédiées à un saint, accompagnées d’une escorte armée. Elles attirent la population du village entier.
Cette inscription constitue davantage une surprise, car l’organe consultatif intermédiaire, composé d’experts, n’avait pas recommandé cette inscription en l’état.
Le Comité a également inscrit entre autres la tradition du costume nuptial de Tiemcen, en Algérie, le carnaval d’Imst en Autriche, la grande fête de Saint Ignace de Moxos en Bolivie ou le tissage du chapeau de paille toquilla équatorien.