Expo 67 : retour vers le futur en format audio
Replonger dans le passé de l’Expo 67 tout en restant dans le confort du présent. Voilà l’invitation lancée par un petit groupe de défenseurs du patrimoine architectural et d’amateurs de sons qui, 45 ans plus tard, ont décidé à leur manière d’amener le Québec d’aujourd’hui à la rencontre de celui d’hier. Comment ? Par l’entremise d’une application pour téléphone intelligent qui propose de revenir en arrière, par l’ouïe, l’image et la marche à pied, pour mieux regarder en avant.
« L’Exposition universelle de 1967 a été un événement marquant dans la construction du Québec moderne, résume le compositeur Antoine Bébard, un des pilotes de ce projet, aux côtés de l’architecte Sophie Mankowski. Nous étions là, dans une époque de tous les possibles qui a façonné un site inspirant et sur lequel il est bon parfois de se promener, en cherchant à comprendre son histoire, pour mieux se projeter en avant.»
Sur les traces
Baptisée Expo 67/Portrait sonore, l’application se présente sous la forme d’un audioguide amélioré, pour une balade concrète de deux heures sur les îles montréalaises où l’Expo a pris forme au coeur de la Révolution tranquille. Sur les traces des vestiges et des bâtiments désormais disparus, l’aventure se vit au rythme des trames sonores puisées dans cette époque, mais également au rythme des commentaires et réflexions de plusieurs des acteurs de cette glorification de la mondialisation. Parmi eux se trouvent l’architecte Moshe Safdie - l’homme derrière Habitat 67 -, Jacques Languirand, concepteur du projet Citérama de l’Expo, ou encore Yves Trudeau, créateur de la sculpture Le phare du cosmos, présent sur une des îles et dont la composante sonore a été ramenée dans le présent par les idéateurs du projet dans le cadre de ce parcours sonore.
« Nous voulions autant aborder la dimension artistique que celle architecturale ou encore sociale d’Expo 67 », dit M. Trudeau, qui parle de ce projet comme d’un documentaire, un reportage, un voyage dans le temps offrant parfois, au-delà du son, des pauses en image et en vidéo s’affichant à l’écran de manière cohérente avec l’emplacement du promeneur. « Mais l’essentiel reste du contenu audio, ajoute-t-il. Nous ne voulions pas que les gens passent leur temps le nez collé sur l’écran de leur téléphone. On veut qu’ils s’imprègnent de l’environnement dans lequel ils se trouvent. »
Un environnement à l’avant-garde, comme le rappelle une des voix en guise d’introduction en soulignant qu’Expo 67 a été un incroyable laboratoire de la modernité, de l’architecture et du design urbain, pour Montréal, le Québec et le Canada. Et forcément, l’hommage rendu en format « app », comme on dit dans l’univers d’Apple qui assure la distribution de la chose, ne pouvait être plus à-propos.