Maintenir le français sur la terre


	Club de discussion en français pour les nouveaux arrivants 
Photo: Pedro Ruiz - Le Devoir
Club de discussion en français pour les nouveaux arrivants 

«Depuis l’adolescence, c’est mon rêve de pouvoir parler français », avoue Angela Rojas, une étudiante en soins infirmiers originaire de Colombie. « Ce que j’aime du Québec, c’est la façon de défendre les coutumes et les croyances. C’est une espèce de pays à l’intérieur du Canada », poursuit-elle. À ses côtés, Song Lan est arrivée de Chine il y a trois ans.

Les deux jeunes femmes appartiennent à un club de discussion en français, organisé tous les lundis soir dans les locaux de la Société Saint-Jean Baptiste, à quelques pas du parc Camille-Laurin, où se tenaient dimanche les célébrations du 35e anniversaire de loi 101, organisées à l’initiative du Mouvement Québec français (MQF). Un homme se joint au groupe, béret, fleurdelysé vissé sur le crâne et barbiche grisonnante. Il entreprend de faire entonner une chanson au groupe : « Savez-vous comment l’on danse notre charmant picoulet ? » Hilarité générale.


Pour l’acteur Denis Trudel, porte-parole du MQF pour Montréal, l’ambiance n’était pas seulement à la célébration, élections obligent. « C’est pour souligner l’urgence d’agir, car il y a des problèmes fondamentaux. Et puis, la loi 101, c’est une loi fondamentale qui a marqué un tournant dans l’histoire du Québec. »


Au micro, le chef du Bloc québécois, Daniel Paillé, se souvient avec émotion de sa présence à l’Assemblée nationale il y a 35 ans, alors qu’il était adjoint de Jacques Parizeau : « Certains pleuraient, certains chantaient. On avait une fierté et on était fier de cette politique-là ».


Pour Mario Beaulieu cependant, après deux cents modifications par sept lois successives, la loi 101 est si affaiblie qu’on est revenu 35 ans en arrière, et l’élection d’un gouvernement libéral ou caquiste serait « une catastrophe ». En revanche, il estime que l’extension de la loi 101 à l’enseignement collégial proposé par le Parti québécois permettrait de sortir de l’impasse. « Toutes les études prouvent que c’est au cégep que les comportements linguistiques se cristallisent », ajoute M. Trudel.


Pour Marc-André Bahl, candidat péquiste dans Westmount -Saint-Louis, le défi, avoue-t-il, reste de rallier les électeurs anglophones de son comté aux réformes proposées par le Parti québécois. Pas une mince affaire. « Les anglophones peuvent comprendre que c’est important de préserver les plantes ou les bélugas, tout comme la langue française sur la terre. »

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