Un vent scandinave souffle sur Montréal complètement cirque

La troupe Les 7 doigts de la main a présenté hier un extrait de sa nouvelle création, Séquence 8.
Photo: Pedro Ruiz - Le Devoir La troupe Les 7 doigts de la main a présenté hier un extrait de sa nouvelle création, Séquence 8.

Un vivifiant vent du nord soufflera sur la troisième cuvée de Montréal complètement cirque (MCC) qui accueillera du 5 au 15 juillet, pour la première fois dans la métropole, la fine fleur du cirque contemporain venue de Suède et de Finlande.

Après le coup de chapeau levé à la Belgique l’an dernier, le festival de cirque montréalais a dévoilé hier soir une programmation dense et généreuse, plus que jamais tournée vers l’avant-garde circassienne, notamment celle qui foisonne dans les pays scandinaves.


« La Suède et la Finlande jouent un rôle très important dans le cirque contemporain à l’heure actuelle, et cela vient du fait qu’on y trouve de très bonnes écoles de cirque. Leur venue permettra de faire découvrir au public tout ce pan du cirque d’aujourd’hui », a soutenu hier Stéphane Lavoie, directeur général de la Tohu et producteur de MCC.


Parmi ces troupes phares, LA compagnie de cirque suédoise, Circus Cirkör, présentera au National Undermän, une fable acrobatique sur l’histoire vraie d’humbles d’acrobates porteurs qui refont leur vie, après avoir été plaqués par leurs voltigeuses. Confidences mâles et musique live livrées par trois costauds au coeur tendre.


De Finlande, on verra la troupe Circo Aereo dans Ro-pu, une création à l’esthétique léchée fouillant les mille et une avenues de la corde lisse. Puis, dans un tout autre registre, la Racing Horse Company déballera dans Petit mal un trio viril flirtant avec le cirque extrême. Dans un décor de garage désaffecté et sur fond de musique rock, trois jeunes mâles se toisent, se dépassent, se frottent même à la douleur dans cette performance à haute teneur en testostérone. Finlandais aussi, WHS offrira Odotustila, une prestation étrange entre jonglerie et illusion, où cohabitent images projetées et réalité.


Au rayon des excentricités, on attend de pied ferme La soirée, un cabaret coquin venu de Grande-Bretagne, vu en 2007 à Montréal sous le nom de La clique. Un brin délinquante, la bande tiendra le fort à L’Olympia, le quartier général de MCC durant tout le festival. Inspirée des cabarets allemands, la joyeuse équipée british enfile performances contorsionnistes, music-hall, humour absurde et freak show. « Ce sera un show pour adultes, une sorte de clin d’oeil au quartier puisqu’à deux pas, il y a le cabaret de Mado, et on n’est pas si loin d’où Lili St Cyr attirait les foules », explique Stéphane Lavoie.

 

7 doigts et plus encore


Un fort contingent de créations québécoises sera de ce troisième MCC. D’abord, le tout dernier opus des 7 doigts de la main, Séquence 8, performance à huit doigts en rupture de ton avec les créations précédentes du collectif, ouvrira en grand le festival (un extrait convainquant a été dévoilé hier).


Puis, le très attendu LÉO, une performance pour homme seul, mise en scène par Daniel Brière, du Nouveau Théâtre expérimental (NTE), et produit par la boîte allemande Circle of Eleven, s’installera à l’Outremont. Défiant les lois de la gravité, l’objet mi-théâtre mi-cirque, coup de coeur du festival Fringe d’Édimbourg en 2011, poussera le cirque hors des sentiers battus. À la Tohu, la troupe madelinienne Vague de cirque plantera quant à elle son chapiteau familial pour dévoiler sa toute dernière création : Carrousel et corde à linge.


Seul en scène au Lion d’Or, le vétéran des clowns québécois, Chocolat, présentera un one man show musical, Maestro, suivi par Phillipe Trépanier, fondateur de l’Impro cirque, qui s’amène avec Clip !.


Dans cette déferlante de créations masculines (un hasard !), Amaluna, présenté au Vieux-Port par le Cirque du Soleil, sauvera la mise avec sa distribution massivement féminine.


Enfin, les Français de Triple Croches, inspirés par le cinéma muet dans Jamais 2 sans 3, et ceux de Chute libre, dopés à la danse urbaine et au hip-hop, amèneront le cirque du côté de la danse avec La cuisine de Pan, au studio B à Verdun. Cirque sur grand écran aussi, puisque la Cinémathèque québécoise présentera en plein air Ciné-cirque, une enfilade de longs métrages levant leur chapeau aux Chaplin, Keaton et consorts. Somme toute, le mélange des genres traversera cette troisième fournée de MCC, où le cirque partage allègrement la piste avec la danse contemporaine, l’illusion, le cinéma, le music-hall et le théâtre.


La teneur des événements extérieurs gratuits, dont les Minutes complètement cirque à la place Émilie-Gamelin, sera dévoilée au cours des prochaines semaines.

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