Rassemblement de collectionneurs - Disques, cartes de hockey... et bouteilles!

Une trouvaille d’un des plus grands collectionneurs de bouteilles du Québec!
Photo: Collection John Dufresne Une trouvaille d’un des plus grands collectionneurs de bouteilles du Québec!

On n'a jamais vu ça. À tout le moins, pas ici. Trois rassemblements de collectionneurs la même fin de semaine, dans la grande ville et aux alentours. Deux habituelles, une première.

Il y a le rendez-vous automnal des irréductibles de la galette de vinyle avec un trou au milieu, la je-ne-sais-combientième Convention de disques de Montréal, demain au sous-sol de l'église Saint-Stanislas-de-Kotska (la belle bâtisse du 1450, boulevard Saint-Joseph Est, là où se passe également, début février, le Ciné-bazar). Source: www.dreambeatconventions.com.

Il y a dès aujourd'hui et jusqu'à dimanche ce que j'appelle la foire aux cartes-qu'on-peut-pas-toucher-parce-qu'elles-sont-dans-des-étuis-résistant-aux-attaques-nucléaires: l'International des collectionneurs, rassemblement très porté sur la chose sportive, au Centre Pierre-Charbonneau.

Mais surtout, vraie nouveauté, une toute première expérience dans le genre, il y a ce dimanche un Salon des collectionneurs de bouteilles du Québec: ça se passe Place Desaulniers à Longueuil, à peine traversé le pont Jacques-Cartier, au 1023, boulevard Taschereau. Horaire et autres renseignements sur les sites et http://clubout.voila.net/index.html.

Ce n'est pas anodin. S'il existe une Association des collectionneurs de bouteilles du Québec, et que ces connaisseurs actifs se rencontraient, l'engouement d'une clientèle plus large pour la bouteille torpille, à filetage interne ou à bouchon couronne demeurait relatif. C'était avant que Pierre Gagné, longtemps le Monsieur Collectophile de la librairie du même nom (fermée ce printemps, nous en sommes encore tout penaud), ne publie la première bible locale dans le domaine, Bouteilles de boisson gazeuse du Québec, un guide d'identification et d'évaluation non seulement fort bien fait, mais extrêmement utile pour l'aguerri comme pour le débutant. Suivez mon regard: l'ouvrage a suscité des vocations. On savait dorénavant quelles bouteilles étaient rares, rarissimes, introuvables. Et désirables. Et pas achetables. Raison de plus pour les rechercher.

«Le nombre des collectionneurs s'est multiplié», constate Pierre Gagné, qui habite maintenant Lachute — capitale de la collectionnite au Québec, rapport au vénérable marché aux puces — et travaille à ses prochains guides (les cartes postales, notamment).

«Les bouteilles d'intérêt disparaissent rapidement et les antiquaires ne fournissent pas à la demande. Les collectionneurs se battent pour les mêmes bouteilles et il faut être prêt à débourser de bons montants pour les belles pièces. Une bouteille de boisson gazeuse ancienne avec son étiquette d'origine peut facilement se vendre de 100 à 200 $, ce qui n'était pas le cas auparavant.»

Bigre. On ne parle pas d'un bête Pepsi des années 1960, remarquez: plutôt d'une Gendron sur Gurd Type 8. Si vous avez ça, monnayez-la ou attendez que ça monte encore, le rendement est meilleur qu'en Bourse.

La vingtaine d'exposants de ce salon encore modeste proposera de la bouteille québécoise de tous les formats et de tous les contenus (boissons gazeuses, bières, médicaments, etc.), mais aussi des cruches anciennes, domaine connexe, et tout ce qui servit à la mise en marché: tôles publicitaires, affiches lithographiées, présentoirs, catalogues, j'en oublie.

On y trouvera aussi... des histoires! Chaque trouvaille, en effet, a son récit, et ces récits se propagent de bouche de collectionneur à oreille de collectionneur. Récent exemple relayé par M. Gagné: «Un des plus gros collectionneurs de bouteilles du Québec, John Dufresne, a fait l'acquisition d'une boîte publicitaire. Celle-ci, à l'origine, contenait des bouteilles de boisson gazeuse vendues par l'embouteilleur Opera Cocktail. Cette boîte très attrayante semble avoir été offerte en promotion par cet embouteilleur à la fin des années 1930. Personne n'en connaissait l'existence jusqu'à ce que John en fasse l'acquisition.» Imaginez l'émoi. «Aujourd'hui, certains collectionneurs seraient prêts à payer très cher pour en faire l'acquisition.» À vos greniers.

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