Dix ans dans les tympans

Il frétille et fourmille de plus belle, ce tentaculaire festival Pop Montréal (Pop Mtl), puisqu'il fête ses dix ans. Plus de 400 artistes et groupes de musique alternative, des plus obscurs aux plus affirmés, squattent une foule de lieux souvent inusités, tels la terrasse des bureaux d'Ubisoft, la maison Nottman ou l'église Saint-Michel, du 21 au 25 septembre.

«Première plateforme internationale pour des groupes comme Wolf Parade, Malajube, Interpol, Arcade Fire, Metric; on y a aussi vu passer des artistes de renom: le regretté Jay Reatard, Peru, Wire et Butthole Surfers», résumait hier, en conférence de presse, Yuani Fragata, réalisateur de Bande à part, mais surtout spectateur assidu de ce festival qu'il considère comme essentiel à Montréal.

«Exubérance» et «salles remplies de gens qui adorent la musique»: ces mots choisis par Jonathan Cummins pour décrire à son tour Pop Mtl traduisent bien son essence, aussi touffue que la longue barbe du chanteur du groupe Bionic qui en faisait l'éloge.

Impossible de résumer le programme, comme toujours. On savait déjà qu'Arcade Fire allait y livrer un spectacle gratuit sur la grande scène extérieure de la place des Festivals. Parmi les autres têtes d'affiche pas toujours aussi vedettes, The Raincoats, qui a inspiré Nirvana et Kurt Cobain, Jean Leloup et sa nouvelle formation du jour, The Last Assassins, et Joe Bataan, «parrain du soul latin disco hip-hop» issu de la scène new-yorkaise au Spanish Harlem, décrivait le directeur artistique, Daniel Seligman.

Boucler la boucle

Au rayon des Québécois, on y retrouve autant les Breastfeeders, Duchess Says et Patrick Watson que Jésuslesfilles et Philémon chante. Le groupe SoCalled signera une comédie musicale déjantée, The Season, concoctée avec des artistes montréalais, dont Yves Lambert, Katie Moore et Joe Cobden.

À surveiller aussi, AEIOU, nouveau projet duo de Simone Pace, de Blonde Redhead, qui s'unit ici à la star du rock mexicain, Juan Son, pour livrer une pop stellaire. Pop Mtl boucle ainsi joliment la boucle pour son 10e, puisque Blonde Redhead avait fait un tabac lors de la première édition du festival en 2001.

Mais Pop Mtl, ce n'est pas que de la musique. Expositions, films, symposium ponctuent aussi la manifestation. L'icône de la bédé Art Spiegelman, qui a reçu en début d'année le grand prix du Festival international de bande dessinée d'Angoulême, donnera une conférence. Une sélection de films de l'artiste canadien Marcel Dzama fera aussi l'événement.

Dans ce flot d'offre musicale (il y a même un groupe punk qui s'appelle Fuck Montreal au programme!) et artistique, le meilleur réflexe à développer, si on ne sait pas comment aborder, c'est d'y aller à l'aveugle, gage absolu de découverte...

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