Un peu plus haut, un peu plus loin. Le volet «Arts de la rue» du festival Juste pour rire concrétise cette année son déménagement annoncé les années précédentes. Exit, donc, les rues Saint-Denis, Ontario et Maisonneuve: pour sa 28e édition, les spectacles gratuits se préparent à se déployer en juillet sur la place des Festivals et l'Esplanade de la Place des Arts... en hauteur avec une série de propositions artistiques tournées vers les airs, ont annoncé les organisateurs hier.

«Ce déménagement est finalement une chance, lance André Pérusse, responsable de la programmation. Cela va nous permettre d'amener une nouvelle vision des arts de la rue avec des spectacles grandioses, à plus grand déploiement, avec de la machinerie lourde qu'on ne pouvait pas avoir avant.»

Juste pour rire ne s'en cache pas. En sortant des rues étroites du Quartier latin pour investir un espace fortement teinté par la présence estivale des FrancoFolies et du Festival international de jazz, la multinationale de l'humour doit frapper fort pour imposer son style et sa présence en ces lieux.

Elle compte le faire d'ailleurs avec la troupe belge Théâtre Tol et son Corazon de angeles (Le coeur des anges), un opéra urbain et aérien placé sous le thème du mariage, mais aussi le Voalà Project d'Argentine, que l'on annonce poétique et magique. C'est l'histoire de quatre hommes d'affaires qui manquent le dernier train pour mieux s'envoler — ce n'est pas une métaphore! — dans un monde surréel. Dans le coin, David «The bullet» Smith, l'homme-canon aux 5000 tirs, vient compléter cette série dite «volante».

En favorisant les airs, Juste pour rire reconnaît que «sur le sol», il va y avoir «moins de choses» que les années précédentes, indique le programmateur. Mais on aura droit au Luminarium d'Architects of Air, labyrinthe de 1000 mètres carrés où le public est invité à mettre ses sens à l'épreuve. Et ça, forcément, c'est déjà lumineux.