Le Cirque du Soleil à Québec - J'étais là en 1984... et en 2008!

Photo: Yan Doublet

Québec - C'est ce qu'on appelle un beau symbole. Près de 25 ans après avoir pris son envol à Québec dans la foulée des fêtes du 450e de l'arrivée de Jacques Cartier, un Cirque du Soleil devenu météore venait s'offrir en cadeau à la ville pour le 400e anniversaire de sa fondation. Et quel cadeau !

Dès les premières notes de l'air d'ouverture, on pressentait le grandiose. Tandis qu'au centre de la patinoire une chanteuse célébrait la fondation de Québec sur un sextant géant, des joueurs de tam-tams et personnages historiques émergeaient de partout dans l'amphithéâtre.

La musique puisée pour l'essentiel dans le répertoire du Cirque conférait à l'ensemble un élan inspiré, prélude idéal à l'arrivée spectaculaire des explorateurs. Tout simplement magnifique. Il fallait voir ces gigantesques voiliers escortés par des poissons multicolores ces acrobates porteurs de goélands. Et on n'avait pas encore vu d'acrobaties !

Le reste se passe presque de commentaires. Contentons-nous de dire qu'en matière de numéros, le Cirque du Soleil a été à la hauteur des standards qu'il a lui-même établis.

Spectacle unique conçu spécialement pour le 400e de Québec, l'évènement tablait sur les performances 150 artistes et une centaine de figurants d'une quinzaine de nationalités différentes. Cinq représentations permettront cette fin de semaine à 70 000 personnes d'y assister.

Au risque de répéter des compliments maintes fois répétés, on reconnaissait hier le talent du cirque dans la finesse de sa mise en scène et dans son goût pour les contrastes. Ainsi, un numéro d'équilibrisme (Rola-bola) à vous donner la berlue était suivi d'un simple tableau mettant en scène une fillette, un vieux pêcheur et le poisson qui ne vient pas.

Ce furent plutôt une trentaine de trapézistes aux allures féeriques qui sont venus occuper t l'immense espace, tout bercés qu'ils étaient par le chant de la vieille scie de notre marin d'eau douce. Et ainsi de suite.

L'unique reproche qu'on osera faire à ce spectacle extraordinaire est sans aucun doute son caractère éphémère. Un regret d'autant plus douloureux qu'il semble qu'aucun enregistrement télévisuel ne soit prévu. Même pour les chanceux qui auront pu y assister, la mémoire ne contient malheureusement pas assez de petits tiroirs pour contenir les mille et une subtilités de l'ensemble. La population de Québec s'est définitivement fait offrir un cadeau unique et précieux.

Financé par la Société du 400e à une hauteur de 3,3 millions $ cette oeuvre inédite doit s'éteindre à Québec aussi vite qu'elle est née. On peut toutefois présumer que certains des numéros testés ici connaîtront une nouvelle vie ailleurs.

Étant donné que les représentations d'hier et d'aujourd'hui coïncident avec le coeur des activités du Sommet de la Francophonie, la plupart des dignitaires assisteront au spectacle de dimanche. Le même jour, le fondateur du Cirque, Guy Laliberté recevra un doctorat honoris causa de l'Université Laval.

Ce dernier n'en est pas d'ailleurs à sa première participation aux fêtes puisqu'il avait participé à une conférence, plus tôt cette année, sur le rôle joué par René Lévesque dans le développement de sa troupe. Originaire de Baie-Saint-Paul, la troupe avait pu prendre son essor avec l'appui du gouvernement du Québec à l'occasion des Fêtes de Québec 1984.

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