Le cirque Éloize est de retour au Québec avec Rain - Pluie providentielle

Il pleuvait et c'était doux. Mais était-ce sur la scène ou dans nos yeux? Comme une douce bruine d'été, Rain du Cirque Éloize, revient nous éclabousser de sa pluie providentielle après quatre ans d'absence. Une douce ondée qui fait l'effet d'un baume sur nos coeurs de grands enfants.
Après plus de 600 représentations données à travers le monde en quatre ans, Rain, Comme une pluie dans tes yeux n'a rien perdu de sa fraîcheur originelle. Ce poème circassien, le deuxième d'une trilogie mise en scène par Daniele Finzi Pasca pour Éloize, s'avère encore et toujours une fabuleuse ode à la nostalgie de l'enfance. Rain s'offre aux yeux comme un album de photos de famille, avec des instants de joie, des peines, des fous rires et des personnages droit sortis d'une boîte à souvenirs.Une première partie ludique à souhait s'ouvre sur la vie d'une bande de forains en pleine répétition, avec numéros de banquine, de planche-sautoir, de trapèze double et de jonglerie.
Cirque épuré à l'extrême, cirque de l'humilité: c'est là toute la finesse de Finzi Pasca qui, avec Éloize, a créé un cirque-théâtre qui met le public dans sa poche. Les numéros s'y fondent en une rivière continue où se succèdent danses, musique et poèmes, sur la splendide trame musicale signée par Maria Bonzanigo et Lucie Cauchon. Les acrobates y sont humains, les humains acrobates.
Avec son cirque de poche, Éloize nous emporte pourtant dans les montagnes russes de l'émotion, passant du sublime à la dérision, notamment lors du numéro de main à main d'une indicible beauté des Polonais Bartlomiej Pankau et Jacek Wyskup, servi tout en lenteur. Mais Rain ne se mire jamais trop longtemps dans sa propre beauté, chaque moment d'éternité étant suivi d'intermèdes loufoques, comme celui où deux acrobates font entrer de gré ou de force une contorsionniste dans une valise!
La deuxième partie de Rain, nimbée d'une esthétique sensuelle et furieusement poétique, enivre pas à pas le spectateur jusqu'au crescendo final, où le ciel laisse enfin déferler sur les artistes la pluie tant attendue. C'est le retour à l'enfance, où les jeux sont permis. L'effet est contagieux. Il pleut dans nos yeux. L'on souhaiterait sauter à pieds joints dans cette mare d'allégresse. Douce allégorie de la vie, Rain fait l'effet d'une douche de bonheur.
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-Rain, Comme une pluie dans tes yeux au Théâtre des Deux Rives à Saint-Jean-sur-le Richelieu, du 4 juillet au 2 août, et à la salle Maurice O'Brady, Centre culturel de l'Université de Sherbrooke, du 3 au 28 août.