Igloo Fest: du son et de la lumière, dans un habit d'hiver
Complètement vide, personne ne se doutait avant l'an dernier que la structure de poutres métalliques et de verre du quai Jacques-Cartier pouvait se révéler, à l'aide d'un ingénieux système d'éclairage, l'une des plus belles salles de concert de la métropole. Aidé encore une fois du duo de scénographes spécialisés dans l'intégration du graphisme et de la modélisation d'environnements visuels Ulica, l'événement Igloo Fest, organisé par les Piknics Électroniks en collaboration avec les Quais du Vieux-Port, revient cette année avec un projet encore plus ambitieux. Légèrement agrandi, l'espace enclavé sera dès ce soir pris d'assaut par une pléiade de fêtards montréalais habillés de leur combinaison hivernale.
«Attends un peu, je vais juste enlever quelques couches: je suis habillé en Eskimo!» Alexis Laurence, concepteur d'Ulica avec son partenaire François-David Gagnon, interrompait hier son travail de préparation dans le Vieux-Port pour parler quelques minutes au Devoir. «Quand on a vu l'endroit pour la première fois l'an passé, on était émerveillés et on s'est dit qu'on allait utiliser toute l'architecture sur place en éclairant toutes les poutres d'acier.» Ainsi, des centaines de types différents de lumières mouvantes, en plus d'écrans gigantesques, sont installés le long de ces poutres, entourant le public d'un éclairage monumental.Pour cette deuxième édition, de gigantesques panneaux de lumière LED de 48 pieds de large ont été ajoutés sur les passerelles de la structure. Le collectif de graffiteurs numériques Néograph, chacun armé d'un stylet et d'une tablette graphique, y sera justement vendredi prochain pour y projeter ses dessins reproduits en temps réel. «Ça va être débile», confie Pascal Lefebre, directeur de production de l'événement. «Les panneaux sont en fait formés de lanières, ajoute ce dernier; ils sont distancés à tous les deux pouces. Ce n'est pas un écran en tant que tel parce que l'on va voir au travers. L'idée est de se retrouver dehors en "suit" de Ski-doo à danser dans un environnement où l'on ne se retrouve jamais tout en découvrant un nouveau point de vue sur la ville.»
L'Igloo Fest accueille ce soir le techno de la célèbre Montréalaise Misstress Barbara ainsi que la légende de Philadelphie Josh Wink. Demain, le festival Mutek présente des artistes électroniques plus minimalistes tandis que vendredi prochain la célèbre étiquette Ninja Tune tentera de répéter, avec l'aide de membres du groupe Spank Rock et de Ghislain Poirier, la fabuleuse expérience vécue l'année dernière. Le lendemain, une saveur électro et house envahira la place avec les musiciens Matéo Murphy et Thomas Schumacher.
***
Collaborateur du Devoir