Célébrations du 400e anniversaire de Québec - La Fête du cinéma français se heurte au manque de salles
Les célébrations du 400e anniversaire de Québec en 2008 connaissaient déjà quelques ratés. La Fête du cinéma français à Québec, prévue depuis un an sans se voir compromise, se heurte elle aussi à des obstacles, dont le manque de salles de cinéma au centre-ville.
Cette vitrine française d'avant-premières cinématographiques vise à accroître les parts de marché des productions françaises au Québec et fait coïncider son coup d'envoi avec l'anniversaire de la capitale. Huit films devraient être lancés à Québec avec vedettes à leur proue.À Paris cette semaine, Le Devoir a rencontré Jean-Christophe Baubiat, responsable chez Unifrance de la promotion des films français à travers la francophonie, qui jonglait avec les pépins. Réunir en grappes cinéastes et vedettes ployant sous les agendas chargés afin de les entraîner à Québec n'est pas chose aisée. De grosses pointures du septième art, entre autres Gérard Depardieu et Juliette Binoche, ne pourront pas se déplacer. Le calendrier des activités a du mal à se mettre en place, des retards s'accumulent, les distributeurs québécois doivent s'entendre.
La Fête du cinéma français devrait quand même commencer les 26 et 27 février et rouler plusieurs mois tout en étant pimentée par deux ou trois lancements d'envergure.
Mais où projeter ces films? Là est la question.
«Un des gros problèmes de Québec, c'est l'absence de cinéma au centre-ville», a expliqué Jean-Christophe Baubiat.
Le délégué d'Unifrance a fait ce triste constat lors d'une récente tournée de reconnaissance. Il estime que l'acoustique du Palais Montcalm est conçue pour la musique tandis que le Grand Théâtre est un... théâtre, qui plus est immense. La Place Charest tombe en ruines, le Capitole n'a pas de projecteurs. Hors du centre, Le Clap possède des salles exiguës dans un sous-sol, ce qui n'est guère propice à des projections de gala.
Il est question de projeter des films au Cinéplex Sainte-Foy, faute de trouver mieux (en banlieue, dans un mégaplexe, donc rien de trop inspirant pour Unifrance). Le Grand Théâtre serait utilisé pour les premières prestigieuses, susceptibles d'attirer 1800 personnes, car il est immense...
Pour l'heure, les titres avancés pour la manifestation (sujets à changement) sont 99 francs de Jan Kounen, adapté du roman de Beigbeder, Astérix aux Jeux olympiques de Thomas Langman et Frédéric Forestier, La Graine et le Mulet d'Abdellatif Kechiche, Paris de Cédric Klapisch, Un baiser s'il vous plaît d'Emmanuel Mouret, 3 amis de Michel Boujenah, L'Auberge rouge de Gérard Krawczyk ainsi que Deux jours à tuer de Jean Becker.
Le délicieux Un baiser s'il vous plaît d'Emmanuel Mouret (qui pourrait valoir à Québec la venue de la comédienne Virginie Ledoyen aux côtés du cinéaste) n'a rien d'un film grand public, susceptible d'attirer les foules au Grand Théâtre, même s'il est pressenti pour l'ouverture, fin février.
99 francs de Jan Kounen serait présenté en mai en présence du cinéaste et de l'écrivain Frédéric Beigbeder mais sans l'interprète Jean Dujardin, en tournage ailleurs. En juin, ce serait le tour de Paris de Cédric Klapisch, avec la venue du cinéaste et de l'interprète Romain Duris.
C'est début juillet, avant sa sortie commerciale au Québec, qu'Astérix aux Jeux olympiques serait lancé à Québec. Stéphane Rousseau (Alafolix), Clovis Cornillac (Astérix) et les cinéastes Thomas Langman et Frédéric Forestier y sont attendus.
La Fête du cinéma français, qui se veut une activité récurrente pour au moins trois ans, atterrira vraisemblablement en 2009 dans une autre ville que Québec, faute de salles appropriées pour dérouler un tapis rouge au septième art.
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Odile Tremblay était invitée à Paris par Unifrance Film.