Les régions françaises lancent les fêtes du 400e anniversaire de Québec
Paris — Les régions de France ont officiellement inauguré hier soir les festivités qui marqueront aux quatre coins du pays le 400e anniversaire de Québec. La vigueur de leur engagement a fait dire au délégué général du Québec, Wilfrid-Guy Licari, qu'elles étaient pour l'instant aussi enthousiastes, «sinon plus», que la ville de Québec.
Le lancement de l'opération s'est déroulé au siège du Conseil régional de l'Île-de-France à Paris. Pour l'occasion, un chapiteau aux couleurs du Québec avait été dressé dans la cour de l'édifice, auquel on accédait par un large couloir diplomatiquement tapissé de rouge et de feuilles d'érable. Juste à côté, un décor évoquant une forêt d'automne, avec ses lacs, ses ours et ses orignaux, avait été aménagé.Environ 400 personnes, piaffant d'impatience devant les tables couvertes de produits régionaux, ont assisté à cette réception. Celle-ci avait été précédée d'une conférence de presse, à laquelle assistaient notamment l'ancien premier ministre Jean-Pierre Raffarin, commissaire français du 400e, le président de la région Île-de-France, Jean-Paul Huchon, et le président de l'association des 26 régions françaises, Alain Rousset.
La présidente du Poitou-Charentes, Ségolène Royal, était absente, même si sa région est appelée à jouer un rôle phare dans cette affaire.
Une centaine d'événements «nationaux, régionaux et européens» figurent au programme des festivités régionales. La plupart avaient été dévoilés en octobre lorsque les autorités françaises avaient fait connaître, en grande pompe, les détails de leur contribution au 400e.
Dans ce programme, on trouve de tout: quelques manifestations spectaculaires (par exemple, la Grande Traversée de l'Atlantique qui partira de La Rochelle), mais aussi beaucoup d'activités plus modestes, comme il s'en tient souvent en province sur le thème «Le Québec à l'honneur», qu'il y ait ou non un 400e à célébrer.
Cela va du match d'improvisation entre étudiants du secondaire à un Printemps des poètes: spécial Québec en passant par un colloque sur le thème Femmes, création, politique, à Cerisy-la-Salle, dans la Manche. L'idée est d'abord et avant tout de réaffirmer l'attachement des régions françaises envers le Québec. À ce chapitre, aucun doute: le coeur y est, comme l'a noté le délégué général du Québec à Paris, Wilfrid-Guy Licari.
«Je peux vous dire que, arrivant de Québec cette semaine, je sens autant d'enthousiasme, sinon plus, en France, dans les régions et à Paris, qu'à Québec. Peut-être que c'est l'hiver qui nous refroidit un peu», a-t-il dit avant de passer la parole à Jean-Pierre Raffarin.
Insistant sur l'importance de la «coopération décentralisée» (entre régions françaises et québécoises), M. Raffarin a répété pour sa part que ces commémorations, souvent tournées vers les nouvelles technologies, l'économie ou les échanges étudiants, ne s'inscrivaient «pas dans la nostalgie».
«On se mobilise non seulement parce que c'est notre histoire, a-t-il déclaré. C'est aussi une ouverture sur le territoire américain. C'est aussi une manière de regarder l'avenir. On n'est pas dans la contemplation. Il s'agit de profiter de quatre siècles d'amitié pour bâtir l'avenir.»