Angelina di Bello - Décès de la dame aux doigts de fée

Elle a formé plusieurs designers et a longtemps livré à la télévision ses conseils judicieux à l'intention des ménagères pour faire des ourlets bien droits et confectionner des vêtements impeccables. Mme Angelina di Bello, née Ravenda, est décédée dimanche dernier, 4 novembre, à l'âge de 90 ans. Sa passion pour la couture lui venait de sa mère, elle-même couturière en Italie, d'où la famille est venue au début du XXe siècle.
Intimement liée à la petite histoire de la mode d'ici, Angelina di Bello a notamment travaillé comme ouvrière chez Ida Desmarais, pionnière de la haute couture montréalaise, dans les années 30. Elle inaugure ensuite son propre salon de couture en 1946. Plusieurs mariées fortunées y font confectionner leur robe par une équipe qui a compté jusqu'à 26 personnes, dont Marielle Fleury, elle aussi appelée à devenir une figure marquante de la mode d'ici. Mme di Bello ouvre ensuite une école de couture rue Crescent, centre nerveux de la mode canadienne dans les années 60. Elle amorce du même coup une longue carrière au petit écran, d'abord au réseau anglais de Radio-Canada, puis à Télé-Métropole, où elle meuble jusqu'en 1974 les après-midis de milliers de ménagères québécoises avec l'émission Doigts de fée, puis à TV Ontario jusqu'en 1997.«Angelina di Bello a véritablement démocratisé la couture», se souvient le couturier et designer Jean-Claude Poitras. «C'était une femme froide et sévère au premier abord, mais elle avait un jugement très sûr et un souci de bien faire les choses qu'on ne rencontre plus de nos jours. Intraitable quand il était question de qualité de confection, il lui est arrivé de se glisser en coulisse de mes défilés et de me féliciter pour mon travail, non sans avoir d'abord inspecté sous toutes les coutures les vêtements que mes mannequins avaient enfilés!»
Les funérailles de Mme di Bello ont lieu ce matin à 10h30 à la cathédrale Marie-Reine-du-Monde, à Montréal.
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Collaboratrice du Devoir