Protéger toutes les îles d'Expo 67

À la lumière de l’histoire du lieu et de la consultation publique menée au printemps, le Conseil du patrimoine propose que la totalité de l’île Sainte-Hélène devienne un site patrimonial.
Photo: Pascal Ratthé À la lumière de l’histoire du lieu et de la consultation publique menée au printemps, le Conseil du patrimoine propose que la totalité de l’île Sainte-Hélène devienne un site patrimonial.

L'ensemble du territoire des îles Sainte-Hélène, Notre-Dame et de la Cité-du-Havre devraient constituer un éventuel site patrimonial, recommande le Conseil du patrimoine (CdP) qui appelle aussi à la citation d'Habitat 67, dans deux rapports déposés hier. Pour une commémoration historiquement plus fidèle de l'héritage d'Expo 67.

À la lumière de l'histoire du lieu et de la consultation publique menée au printemps, le CdP propose que la totalité de l'île Sainte-Hélène, y compris La Ronde et le pont des îles, devienne un site patrimonial. Le projet de règlement déposé au conseil municipal en avril dernier visait uniquement le coeur ancien de l'île et la portion de territoire remblayée pour construire le site de l'Expo. Pourtant, au démarrage du projet il y a trois ans, toute l'île était visée.

«La consultation a manifesté très clairement le désir que l'ensemble du territoire de l'île Sainte-Hélène soit repris pour la constitution du site [patrimonial] et qu'il y ait un lien, que les îles soient réunies», indique Louise Letocha, présidente sortante du CdP, qui livre ici son dernier, mais non moindre mandat, en ranimant du même coup un processus en suspens depuis 1991. En effet, il n'y a eu aucune citation ou protection patrimoniale dans la ville-centre depuis cette date.

Selon le rapport du CdP, plus de la moitié des questions des citoyens portaient sur le périmètre retenu du site et six mémoires sur neuf réclamaient un territoire protégé plus étendu. Le Conseil suggère donc à la Ville d'entamer les démarches en vue d'inclure l'île Notre-Dame et de la Cité-du-Havre dans le site.

«Nous avons là un ensemble complexe qui couvre plusieurs périodes», indique Mme Letocha, puisque les trois îles existaient avant 1967. «Dans la logique de reconnaissance patrimoniale, si on veut reconnaître à la fois l'Expo 67 et le territoire de l'île dans ses différentes étapes historiques, on doit comprendre et l'île Notre-Dame et l'île Sainte-Hélène réunies par un grand projet d'ingénierie.»

Les îles témoignent d'une présence amérindienne passée (préhistoire), d'un site militaire puis récréatif sous les régimes anglais et français (période européenne), et des installations architecturales et sculpturales de la période contemporaine.

«Si on n'énumère pas l'ensemble, on peut dans des projets futurs oublier l'importance de ces éléments», dit la présidente.

Dans cet esprit, le CdP recommande également «qu'à court terme, des mesures d'identification des éléments significatifs de la période d'Expo 67, des Jeux olympiques et des Floralies [soient] entreprises».

La proposition de citation attendue d'Habitat 67 fait l'objet d'un autre rapport, aussi déposé hier au conseil municipal. La citation est à un bâtiment ce que la constitution d'un site patrimonial est à un quartier ou une zone. Première oeuvre d'architecture canadienne signalée par les grandes organisations internationales, le complexe résidentiel signé Moshe Safdie témoigne «de l'exploration de nouvelles formes d'habitat urbain collectif et individuel», peut-on lire dans le rapport. Le CdP souscrit également à la démarche de la Ville en vue de zoner «parc» les deux terrains de la pointe de la Cité-du-Havre pour une meilleure mise en valeur du site.

La Ville devrait réagir en septembre à ces rapports. Les démarches de protection s'inscrivent dans le plan d'action préparé par Montréal pour souligner le 40e anniversaire de l'Expo 67.

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