Chanson - L'été commence à Tadoussac
Québec — À compter de ce soir et jusqu'à dimanche, la Mecque de l'observation des baleines se transforme en festival de musique d'expression française. Avant de faire ses bagages pour s'y rendre, Le Devoir étudie avec vous ce qui l'attend là-bas.
D'abord, beaucoup de monde. L'auteure de ces lignes a cherché sans succès à réserver sa place de camping il y a trois semaines. C'était complet depuis un mois. «85 % des gens qui viennent au festival restent dormir, explique la directrice Catherine Marck. Pendant l'été, Tadoussac accueille davantage un public familial avec les excursions aux baleines. Mais pendant le festival, c'est vraiment un public de chanson.»Les 400 billets pour le spectacle des Cowboys fringants de ce soir se sont envolés depuis longtemps, tout comme ceux pour Champion, qui joue samedi soir, très tard.
Mais qu'on se rassure, les solutions de rechange sont nombreuses. C'est le cas notamment de Malajube, la sensation de l'année, qui se produit à Tadoussac pour la première fois. «Je sais qu'il y a de belles baleines et de bien beaux coins, et c'est pour ça qu'on est contents d'y aller», commente à quelques jours du départ le chanteur Julien Mineau.
Le groupe a conquis bien des coeurs cette année avec son deuxième album, Trompe l'oeil, dont les rythmes et les paroles ont marqué l'imaginaire.
À Tadoussac, le chanteur promet des performances brèves, brutes et sincères. Pour le reste, ça dépendra des étoiles. «Ça suit vraiment l'impulsion. On a plus le temps de pratiquer, alors on se laisse complètement aller en show.»
Chouchou des artistes
Prisé du public, Tadoussac l'est au moins autant des artistes. À côté des petits nouveaux comme Malajube, l'événement compte ses habitués. Jorane s'est invitée pour participer aux ateliers d'écriture. Outre cette dernière, ils sont sept artistes en résidence (Reggie, Philémon, Geneviève Binette, Maître Renard, Valérianne, Jean-Philippe Dalpé et Bruno Marcil) qu'on pourra entendre un peu partout pendant le festival. Mais Jorane a donné son unique spectacle samedi à l'occasion de l'événement Chant'appart, qui permet à des artistes de donner des spectacles dans des maisons.
Difficile de l'ignorer: de la quarantaine d'artistes compris dans la programmation, plusieurs seront aussi des FrancoFolies de Montréal, qui ont lieu en même temps que le Festival de Tadoussac cette année. C'est notamment le cas des Français Nicolas Jules, Émily Loizeau, Cyrz, Ben Ricour et Dominique A. Pour le moment, ses dédoublements ne semblent pas éloigner les mélomanes. «Nous avons une bonne réputation, les gens réservent leur chambre sans connaître la programmation», fait remarquer Catherine Marck. Ainsi, la vente de billets ne semble pas prendre ombrage des Francos, mais Catherine Marck prêche la vigilance. «On s'inquiète davantage pour la programmation et pour la couverture médiatique. On sent une différence par rapport à l'an dernier. Certains médias de l'extérieur sont beaucoup moins présents.»
Collaboratrice du Devoir