Musées montréalais - Le plus ancien musée privé du Québec
On y raconte, à travers plus de 30 000 objets, l'histoire de Montréal, du Québec et du Canada. Lieu de prestige depuis sa construction en 1705 par le gouverneur français de Montréal, le château Ramezay a servi de siège social à la Compagnie des Indes pour le commerce de la fourrure, hébergé le gouvernement colonial britannique et l'armée révolutionnaire américaine. Il devient un musée en 1895 grâce à la Société d'archéologie et de numismatique de Montréal. «Notre mandat est la préservation du patrimoine culturel et du bâtiment, premier édifice classé en tant que monument historique par le gouvernement du Québec», explique Martine Couillard, responsable des communications.
Le Musée du château Ramezay se concentre sur le développement économique de la ville sous la présence américaine et européenne, principalement aux XVIIIe et XIXe siècles. «À travers nos collections, nous suivons l'évolution des transports, des loisirs, des finances de la ville jusqu'en 1920.» Le musée possède de très riches collections d'oeuvres d'art, d'ethnologie amérindienne et de numismatique. Sa bibliothèque renferme plus de 13 000 titres.Tout au long de son existence, l'hôtel particulier de Claude de Ramezay a subi de multiples transformations et, s'il demeure un parfait exemple architectural du XVIIIe siècle, tous ses bâtiments secondaires ont disparu. Ce qui fait la spécificité du musée, c'est incontestablement la valeur du site historique et la splendeur du jardin de ville du XVIIIe siècle.
Dès le mois de novembre, le Musée du château Ramezay ouvre au public une deuxième exposition permanente sur la vie quotidienne des nobles à Montréal au XVIIIe siècle. Au sous-sol du château, cette salle d'exposition propose vêtements, nourriture et une quantité d'objets usuels à l'époque des Ramezay. Plusieurs expositions temporaires sont au programme. Jusqu'au 20 octobre, le musée présente le patrimoine familial de Pierre-Paul Martin, importateur de nouveautés, à travers lequel s'exprime la réalité commerçante du XIXe siècle. La prochaine exposition, dès la fin octobre, est une rétrospective de l'aquarelliste Pierre Tougat. Pour cette occasion, une nouvelle représentation du château, illustrée par Tougat, sera dévoilée.
J. N.
Centre d'histoire de Montréal
Un musée, une ville: Montréal
Demain matin, Montréal m'attend... En effet, Montréal donne rendez-vous aux Montréalais au Centre d'histoire de Montréal pour leur dévoiler son passé et ses secrets. De sa naissance jusqu'à aujourd'hui, en passant par les hommes et les femmes qui ont influencé son histoire, l'exposition présentée par le CHM permettra aux visiteurs de voir la ville d'un oeil nouveau.
«On est là pour faire comprendre la ville actuelle, explique le directeur du CHM, Jean-François Leclerc. On donne des clés de compréhension aux visiteurs pour comprendre la ville qu'ils vont voir par la suite ou la ville qu'ils voient tous les jours sans vraiment la remarquer.» Pour M. Leclerc, «la collection du Centre d'histoire, c'est la ville!».
Logé dans une ancienne caserne de pompiers à la place d'Youville, le Centre d'histoire de Montréal a été entièrement rénové et réaménagé en septembre 2001. La «nouvelle» exposition permanente est très conviviale et agréable à visiter. «On offre aux visiteurs un premier niveau de lecture, qui est l'image et les objets. Un peu comme on fait quand on visite une ville: on contemple. Les gens peuvent ensuite aller approfondir leurs connaissances en allant lire les panneaux», qui sont présentés sous la forme d'un livre avec des pages rigides. «C'est comme si on racontait une histoire au visiteur et qu'il tournait les pages», déclare le directeur du CHM.
En entrant dans le centre d'interprétation, le visiteur se retrouve sur une allée centrale jalonnée d'objets qui évoquent différentes périodes de la ville. L'allée centrale donne accès à cinq différentes sections, qui font découvrir au visiteur l'histoire de Montréal en cinq temps. À l'étage, les curieux sont invités, entre autres, dans un salon et dans une cuisine des années 1960, et jettent un oeil dans les vestiaires d'une usine.
Au troisième étage, qui est réservé aux expositions temporaires, le CHM présente depuis le 10 octobre l'exposition Min Zamaan - Depuis longtemps, en arabe - La présence syrienne-libanaise à Montréal entre 1882 et 1940. Il y a 120 ans, en 1882, le premier immigrant d'origine syrienne-libanaise arrivait à Montréal. Le CHM a voulu rendre hommage aux pionniers de cette communauté et dévoiler aux visiteurs l'histoire de ces personnes qui sont arrivées du bout du monde pour venir s'installer à Montréal.
Site Internet: www2.ville.montreal.qc.ca/chm/chm.htm
G. O.-D.
Musée des Hospitalières de l'hôtel-Dieu de Montréal
La médecine au temps de Jeanne-Mance.
«Avec son exposition permanente et son programme d'expositions temporaires, qui met en valeur des thèmes liés à l'histoire, à la médecine et à l'art religieux, le musée n'est pas une simple évocation du passé, il offre un regard qui éclaire le présent.» L'exposition permanente du Musée des Hospitalières vise à faire connaître «les véritables origines de Montréal, avec son influence française», explique Thérèse Payer, directrice générale. L'histoire remonte à Jérôme Le Royer, qui envoie Paul de Chomedey et Jeanne Mance à Montréal pour y établir une colonie d'évangélisation et un Hôtel-Dieu, et se poursuit avec l'arrivée des Hospitalières de St-Joseph en 1659.
L'exposition, sur deux étages, touche plusieurs thèmes reliés à la médecine: des épidémies de choléra et de typhus qui affectent les Montréalais au XIXe siècle jusqu'à l'instauration de la Loi de l'assurance-maladie en 1970, en passant par l'école d'infirmières et la pharmacie. Au total, plus de 20 000 objets ou oeuvres d'art sont présentées.
«En retrait du Vieux-Port, nous attirons surtout une clientèle spécifique qui s'intéresse à la médecine et aux soins de santé: médecins, techniciens et étudiants en médecine. Mais le musée s'adresse à tous.» Chaque année, le musée accueille environ 5000 personnes.
Seul hôpital à Montréal jusqu'en 1821, année où le Montreal General a ouvert ses portes, l'hôtel-Dieu est devenu un musée en 1992.
Pour son dixième anniversaire, le Musée des Hospitalières propose une exposition temporaire sur les pionnières des soins de santé à Montréal. «Une exposition très intéressante sur Jeanne Mance et les premières femmes venues de France pour l'accompagner dans sa mission de soigner les malades et de les instruire sur leur âme», ajoute fièrement Thérèse Payer. Cette rétrospective de la vie et de l'oeuvre des pionnières est présentée au Musée des Hospitalières jusqu'en 2003. En plus de ses expositions permanentes ou temporaires, le musée présente régulièrement des conférences sur le thème des soins ou de la médecine douce.
J. N.
Musée de Lachine
Des Amérindiens à l'art abstrait
Pour visiter le plus ancien bâtiment complet de l'île de Montréal, c'est à Lachine qu'il faut se rendre. La Maison LeBer-LeMoyne, construite entre 1669 et 1671, a traversé les siècles pour nous raconter son histoire et celle de ses propriétaires. Convertie en musée en 1948 par le Musée de Lachine, cette demeure ancestrale offre aux visiteurs un plongeon mémorable dans le passé.
L'exposition La Maison LeBer-LeMoyne, un site, un rêveÉ, présentée à l'intérieur du bâtiment, relate le mode de vie des différents occupants de la maison du XVIIe siècle à nos jours. L'épopée commence avec Jacques LeBer et Charles LeMoyne, deux importants marchands du XVIIe siècle. On rencontre ensuite les familles du régime français, dont la famille De Lorimier, puis celles du régime anglais, pour terminer avec la famille Currie en 1946.
Le Musée de Lachine nous fait toutefois voyager encore plus loin dans le passé. Lors de fouilles archéologiques effectuées entre 1998 et 2000 sur le site de la Maison LeBer-LeMoyne, des artefacts provenant d'un site amérindien datant de plus de 2000 ans ont été trouvés. Ces objets, présentés à l'entrée de la maison, évoquent les temps anciens de l'Amérique.
Mais le Musée de Lachine, c'est également un musée des temps modernes. Dans son «musée plein air», situé dans le parc René-Lévesque et dans les parcs riverains du lac Saint-Louis, il expose à ciel ouvert près de 50 sculptures monumentales; un environnement exceptionnel créé par des artistes de renom. À bicyclette ou à pied, c'est un jardin de sculptures hors du commun qui s'offre aux promeneurs.
Pour ceux qui désirent se familiariser avec l'art abstrait, le musée présente l'exposition Pour ou contre l'art abstrait? dans le pavillon Benoît-Verdickt. «C'est une exposition interactive qui se fait à travers sept questions générales sur l'art abstrait, explique Ariane Charlebois, guide au Musée de Lachine. Ce sont des questions d'interprétation, de vision, pour stimuler la curiosité des gens.» L'exposition s'adresse «à ceux qui ne comprennent pas cette forme d'art. C'est une première approche avec l'art abstrait pour le grand public». L'exposition présente dix oeuvres qui font partie de la collection permanente du musée.
Site Internet: www.cum.qc.ca/LACHINE/fr/musee.htm
G. O.-D.