Les stars américaines dénoncent les contrats - Colère contre les maisons de disques

Inglewood - Don Henley (Eagles), Sheryl Crow, Billy Joel... La révolte des artistes américains contre les maisons de disques gronde. En pleine fièvre des Grammy Awards, de nombreuses stars réclament en effet que les majors leur imposent des contrats moins restrictifs.

Les artistes ont décidé de porter leur combat jusque sur scène. Des célébrités du monde de la musique ont ainsi donné quatre concerts simultanés pour les droits des artistes dans la région de Los Angeles, mardi soir, pour collecter des fonds et promouvoir leur message.

"C'est pour aider les artistes à avoir une juste part. Nous vous remercions de votre soutien", a lancé Henley à des milliers de fans qui avaient payé jusqu'à 170 $US pour le voir jouer avec le reste des Eagles au Forum d'Inglewood. Billy Joel, Sheryl Crow et Stevie Nicks étaient également au programme.

Des concerts similaires à Los Angeles, Long Beach et Universal City avaient pour protagonistes les Dixie Chicks, No Doubt, Beck, Eddie Vedder (Pearl Jam) et Trisha Yearwood, entre autres. Cette initiative a eu lieu la veille des Grammy Awards, les récompenses américaines de la musique, hier soir.

L'argent collecté lors des concerts sera reversé à la Recording Artist Coalition, qui mène campagne pour changer les contrats standards qui obligent les artistes à produire un minimum de sept albums pour une maison de disques.

Les contestataires soulignent que des décennies peuvent être nécessaires pour remplir ce quota et qu'ils sont ainsi contraints de rester avec la même maison de disques toute leur carrière ou au moins une grande partie. Ils réclament le droit de mettre fin à leur contrat après sept ans.

En vertu des lois du travail actuelles, ce droit existe déjà pour tous les employés en Californie. Un texte de loi proposé par un sénateur du Congrès local, le démocrate Kevin Murray, amenderait le code du travail de l'État pour que ce droit s'applique également dans le monde de la musique.

Les maisons de disques rétorquent que cela peut prendre des années avant qu'un artiste ne commence à marcher et que les contrats de longue durée leur permettent de s'y retrouver. Face à cette levée de boucliers, les majors de l'industrie musicale ont créé la California Music Coalition pour combattre la proposition de loi Murray. Elles soulignent que le secteur souffre déjà de ventes décevantes, en partie à cause du piratage sur Internet, et que donner plus de liberté aux chanteurs et musiciens ne ferait qu'aggraver leur situation.

Don Henley estime de son côté que les stars de la musique doivent se battre contre l'industrie musicale pour protéger les jeunes artistes qui n'ont pas l'influence des grandes vedettes. "Nous nous sommes mobilisés pour toutes sortes de causes, sauf pour nous. J'espère que personne ne nous reprochera de faire un petit quelque chose pour nous", a-t-il dit.

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