Dans le cadre de la Semaine québécoise intergénérationnelle, qui a lieu cette année du 21 au 27 mai, la chaîne de documentaire Planète+ présente deux programmes inédits, invitant les téléspectateurs à s’interroger sur la notion de vieillesse chez les femmes, et ce, même en s’amusant !

La chaîne Planète+ propose depuis plus de vingt ans des documentaires sur une variété de sujets passionnants : histoire, arts et culture, voyages, société, enquête, justice… Le tout, sans aucune publicité !

« Nous choisissons le plus possible des documentaires en lien avec l’actualité qui apportent un éclairage pertinent sur les événements, dit Rachel Tremblay, gestionnaire de la programmation de Planète+. Pour la Semaine québécoise intergénérationnelle, nous offrons, entre autres, deux propositions qui traitent différemment du rapport à l’âge. »

Re-Belles

Le premier de ces documentaires, Re-Belles, se penche sur le sort réservé aux actrices françaises après l’âge de 45 ans tandis que l’on cesse petit à petit de leur offrir des rôles intéressants.

La réalisatrice Sophie Pagès a rencontré une douzaine de ces comédiennes, que l’on a vues au grand écran, mais qui se font plus rarement présentes désormais. Parmi celles-ci figurent Irène Jacob, Anouk Grinberg, Anne Brochet et Liliane Rovère, 90 ans, qui connaît une renaissance et une grande notoriété grâce à son rôle d’Arlette dans la série Dix pour cent, connue au Québec sous le titre Appelez mon agent. Et si vieillir au cinéma n’était plus un drame ?

Que signifie, à leurs yeux, cette mise au rencart par le cinéma de l’actrice vieillissante, alors que les femmes de 45 ans et plus représentent le quart de la population française ?

« Ce qui est intéressant, c’est qu’elles ont toutes un parcours différent, dit Sophie Pagès. Par exemple, Marie Gillain, qui a joué dans Mon père, ce héros en 1991 avec Gérard Depardieu, nous explique qu’après ce film, pendant des années, on ne lui proposait que des rôles de jeune fille alors qu’elle était déjà mère et avait une foule de choses à exprimer. On a aussi Anne Brochet, qui a reçu un César pour son rôle dans Cyrano de Bergerac et qui a choisi, délibérément, de quitter la lumière parce qu’elle avait envie d’une autre vie. Toutes ces actrices nous ont livré en toute sincérité des morceaux de leur vie de femme et de leur vie professionnelle. Ce cheminement consiste à vouloir continuer d’avoir de bons rôles, quel que soit leur âge. »

Bien sûr, il y a aussi les Catherine Deneuve, Isabelle Huppert et Fanny Ardant, qui continuent d’être des icônes, mais ces grandes vedettes constituent des exceptions à l’âgisme qui sévit dans le septième art.

« En fait, sur une génération d’actrices, on n’en aura que cinq qui vont continuer à tourner régulièrement au-delà d’un certain âge, et les autres, plus du tout, dit Sophie Pagès. Ce n’est pas la même chose du côté des hommes ; on l’aborde d’ailleurs avec humour. Il suffit de penser au vocabulaire que l’on emploie au sujet des femmes qui prennent de l’âge. On va dire des choses comme “elle est bien conservée”, propos que l’on ne tiendra jamais au sujet d’un homme. Pour un homme, on dira que ses rides lui donnent du caractère, alors que si une actrice a des rides, elle doit les cacher. Chez une femme, on recherche avant tout la fraîcheur, alors que chez un homme, on recherche l’expérience, la maturité. »

Mamy Rock

Changement complet de décor avec Mamy Rock, le deuxième de ces films à l’affiche pour la Semaine québécoise intergénérationnelle. On y suit en effet le parcours de Ruth Flowers, Britannique qui a décidé, après avoir accompagné son petit-fils dans une soirée, de devenir DJ à 78 ans. Se découvrant un intérêt pour la musique techno, elle se prépare avec soin, apprend le métier et élabore son personnage pendant que ses amies la croient folle.

Avec l’aide d’un producteur, elle fait rapidement sensation et voyage partout pendant six ans pour poursuivre cette nouvelle passion : Ibiza, Paris, Los Angeles, New York, Tokyo... En tout, elle participera à 500 concerts. Bref, Mamy Rock, c’est l’histoire incroyable et inspirante d’une très jeune personne âgée !

« Mamy Rock est un documentaire bonbon, divertissant et contemporain, souligne Rachel Tremblay. C’est vraiment un modèle de femme audacieuse et avant-gardiste qui aura de quoi charmer les téléspectateurs de tout âge. »

Mamy Rock, dimanche 21 mai à 20 h 30.
Re-Belles, lundi 22 mai à 21 h.

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