Longueuil veut accroître sa résilience face aux inondations

Pluies torrentielles, inondations… la Ville de Longueuil planche actuellement sur un plan en vue d’accroître sa résilience et celle de ses citoyens devant les phénomènes météorologiques extrêmes causés par les changements climatiques.
« On parle de pluies qui sont censées se produire une fois tous les cent ans, mais on voit qu’elles sont de plus en plus fréquentes », explique la mairesse de Longueuil, Catherine Fournier. Elle cite en exemple l’intervalle de seulement dix ans entre les fortes précipitations au printemps 2012 et celles tombées en septembre dernier.
Depuis son entrée à l’hôtel de ville en novembre 2021, Mme Fournier et son administration ont décidé de réfléchir à la question avec l’ensemble des équipes de la municipalité, afin d’élaborer un futur Plan climat.
L’initiative se déploiera en deux volets. « Premièrement, même si on subit déjà les effets des changements climatiques, on souhaite les freiner au maximum », explique Mme Fournier.
Le plan aura également un volet d’adaptation en répertoriant les différents risques, comme les inondations, le verglas et d’autres phénomènes météorologiques auxquels Longueuil peut être exposée.
La Ville de Longueuil prévoit donc de mobiliser plusieurs de ses équipes, notamment celles des directions du Génie, de la Gestion des eaux, des Travaux publics et des Communications et des affaires publiques, en plus des spécialistes en environnement. « On sort un peu du cloisonnement habituel de l’administration municipale pour établir les bonnes solutions », souligne la mairesse.
L’âge des quartiers influe également sur le risque d’inondations auquel sont exposés les Longueuillois. Mme Fournier cite par exemple le réseau d’égouts dit « unitaire » bâti avant les années 1970, alors que la même conduite captait à la fois les eaux sanitaires et les eaux pluviales. « Et à partir de là, il y a eu des changements aux normes avec la construction de deux canalisations, mais celles-ci se rejoignaient quand même d’une certaine façon. Mais dès les années 1980, ça a été une exigence pour les villes de prévoir une conduite pour les eaux sanitaires et une autre pour les eaux pluviales », raconte-t-elle. Ainsi, les réseaux d’égouts construits avant les années 1970 réagissent plus fortement et rapidement aux événements pluvieux. « Et ça aussi, c’est un facteur de risque », souligne la mairesse.
Le développement urbain très axé sur l’automobile dans de nombreuses municipalités du Québec joue également un rôle dans l’exposition aux risques d’inondations, ajoute Mme Fournier. « On a donné beaucoup de place aux surfaces d’asphalte, qui ne captent pas les eaux pluviales », constate-t-elle.
Les rencontres avec la population ont également servi à expliquer le fonctionnement du réseau et à rappeler la réglementation en vigueur. « Nous avons par exemple exposé ce que les gens peuvent faire pour limiter les dommages à leur maison, que ce soit avec le type d’entrée de garage, les branchements de gouttières, les clapets antirefoulement », énumère la mairesse.
Afin de remédier à la situation, la Ville de Longueuil souhaite pouvoir discuter de la question avec les gouvernements fédéral et provincial. Le 11 avril dernier, une motion pour interpeller le Bureau des assurances du Canada a notamment été votée durant la séance du conseil de ville à Longueuil. « L’objectif est qu’on puisse amener d’autres villes à se mobiliser », dit Mme Fournier. La mairesse de Longueuil compte d’ailleurs aborder le sujet lors des assises de l’Union des municipalités du Québec en mai. « Que ce soit par rapport aux inondations ou à d’autres phénomènes liés aux changements climatiques, la question de l’assurabilité va se poser dans les prochaines années », avance-t-elle.
Pour Mme Fournier, la solution passe par plus de transferts de fonds entre les différents paliers de gouvernement vers les villes. « Pour les coûts qui viennent des changements climatiques, on ne les contrôle pas et on est limités dans notre capacité d’action. Notre seul moyen de financement ou presque, c’est la taxe foncière », rappelle-t-elle. La mairesse de Longueuil cite en exemple des villes d’Europe, qui perçoivent une certaine partie des taxes et des impôts payés par les citoyens. Elle plaide ainsi pour la nécessité de revoir le financement des municipalités au Québec. « Elles en ont plus dans leur assiette, mais ne sont pas capables d’y arriver avec les moyens financiers qui leur sont dévolus. On est vraiment mûrs pour une révision du partage des revenus et des responsabilités. »
« On parle de pluies qui sont censées se produire une fois tous les cent ans, mais on voit qu’elles sont de plus en plus fréquentes », explique la mairesse de Longueuil, Catherine Fournier. Elle cite en exemple l’intervalle de seulement dix ans entre les fortes précipitations au printemps 2012 et celles tombées en septembre dernier.
Depuis son entrée à l’hôtel de ville en novembre 2021, Mme Fournier et son administration ont décidé de réfléchir à la question avec l’ensemble des équipes de la municipalité, afin d’élaborer un futur Plan climat.
L’initiative se déploiera en deux volets. « Premièrement, même si on subit déjà les effets des changements climatiques, on souhaite les freiner au maximum », explique Mme Fournier.
Le plan aura également un volet d’adaptation en répertoriant les différents risques, comme les inondations, le verglas et d’autres phénomènes météorologiques auxquels Longueuil peut être exposée.
La Ville de Longueuil prévoit donc de mobiliser plusieurs de ses équipes, notamment celles des directions du Génie, de la Gestion des eaux, des Travaux publics et des Communications et des affaires publiques, en plus des spécialistes en environnement. « On sort un peu du cloisonnement habituel de l’administration municipale pour établir les bonnes solutions », souligne la mairesse.
Plusieurs causes
L’enjeu principal qui préoccupe la Ville de Longueuil reste la capacité des infrastructures à soutenir le réseau en cas d’événements météorologiques exceptionnels. « Il y a des particularités notamment sur la topographie des milieux, lorsqu’on est situés un peu plus bas dans la ville ou que notre secteur a été construit sur des milieux humides ou sur d’anciens ruisseaux », illustre-t-elle. Des spécificités qui font en sorte que le niveau de service n’est pas toujours homogène d’un quartier à l’autre.L’âge des quartiers influe également sur le risque d’inondations auquel sont exposés les Longueuillois. Mme Fournier cite par exemple le réseau d’égouts dit « unitaire » bâti avant les années 1970, alors que la même conduite captait à la fois les eaux sanitaires et les eaux pluviales. « Et à partir de là, il y a eu des changements aux normes avec la construction de deux canalisations, mais celles-ci se rejoignaient quand même d’une certaine façon. Mais dès les années 1980, ça a été une exigence pour les villes de prévoir une conduite pour les eaux sanitaires et une autre pour les eaux pluviales », raconte-t-elle. Ainsi, les réseaux d’égouts construits avant les années 1970 réagissent plus fortement et rapidement aux événements pluvieux. « Et ça aussi, c’est un facteur de risque », souligne la mairesse.
Le développement urbain très axé sur l’automobile dans de nombreuses municipalités du Québec joue également un rôle dans l’exposition aux risques d’inondations, ajoute Mme Fournier. « On a donné beaucoup de place aux surfaces d’asphalte, qui ne captent pas les eaux pluviales », constate-t-elle.
Repenser la ville
Accroître la canopée et le verdissement, ajouter des espaces de rétention d’eau, revoir la réglementation sur les toits végétalisés, réduire les superficies imperméables, revoir la largeur de certaines rues par exemple… La mairesse de Longueuil plaide pour une nouvelle façon de penser les villes. Afin d’étudier la question et de conscientiser les citoyens à cette réalité, l’administration municipale a tenu des soirées d’information destinées aux résidents dans chacun de ses arrondissements. « On montre quelles sont les possibilités et les répercussions que ça peut avoir. En même temps, ça permet aux gens de prendre conscience des choix qui sont devant nous », ajoute-t-elle.Les rencontres avec la population ont également servi à expliquer le fonctionnement du réseau et à rappeler la réglementation en vigueur. « Nous avons par exemple exposé ce que les gens peuvent faire pour limiter les dommages à leur maison, que ce soit avec le type d’entrée de garage, les branchements de gouttières, les clapets antirefoulement », énumère la mairesse.
Interpeller Québec et Ottawa
Plusieurs citoyens ont par ailleurs soulevé l’enjeu de l’assurabilité de leur résidence après avoir subi plusieurs inondations au cours des dernières années. « Ils nous interpellent sur le fait que ça devient de plus en plus difficile d’avoir accès à une couverture abordable, voire une couverture tout court », constate Mme Fournier. Ces citoyens ne sont pas nécessairement situés dans une zone inondable sur le bord du fleuve Saint-Laurent. « C’est pour ça que c’est une question assez préoccupante, souligne-t-elle. Si ça arrive à Montréal, à Longueuil, il y a assurément beaucoup de villes au Québec et ailleurs au Canada qui vont être aux prises avec ce genre d’enjeux au cours des prochaines années. »Afin de remédier à la situation, la Ville de Longueuil souhaite pouvoir discuter de la question avec les gouvernements fédéral et provincial. Le 11 avril dernier, une motion pour interpeller le Bureau des assurances du Canada a notamment été votée durant la séance du conseil de ville à Longueuil. « L’objectif est qu’on puisse amener d’autres villes à se mobiliser », dit Mme Fournier. La mairesse de Longueuil compte d’ailleurs aborder le sujet lors des assises de l’Union des municipalités du Québec en mai. « Que ce soit par rapport aux inondations ou à d’autres phénomènes liés aux changements climatiques, la question de l’assurabilité va se poser dans les prochaines années », avance-t-elle.
« On sort un peu du cloisonnement habituel de l’administration municipale pour établir les bonnes solutions »
Pour Mme Fournier, la solution passe par plus de transferts de fonds entre les différents paliers de gouvernement vers les villes. « Pour les coûts qui viennent des changements climatiques, on ne les contrôle pas et on est limités dans notre capacité d’action. Notre seul moyen de financement ou presque, c’est la taxe foncière », rappelle-t-elle. La mairesse de Longueuil cite en exemple des villes d’Europe, qui perçoivent une certaine partie des taxes et des impôts payés par les citoyens. Elle plaide ainsi pour la nécessité de revoir le financement des municipalités au Québec. « Elles en ont plus dans leur assiette, mais ne sont pas capables d’y arriver avec les moyens financiers qui leur sont dévolus. On est vraiment mûrs pour une révision du partage des revenus et des responsabilités. »
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