À Laval, un patrimoine architectural protégé

D’ancienne ville de banlieue à grande ville urbaine, Laval a connu un boom de construction dans les années 1960. Depuis quelques années, elle multiplie les actions pour protéger son patrimoine ancien et moderne.
Nathalie Martin a rejoint la Ville de Laval en qualité de directrice adjointe à l’urbanisme il y a six ans. « Nous avons fait des bonds de géant en matière de protection du patrimoine au cours des dernières années ! » se réjouit-elle.
Une mise à jour minutieuse des inventaires, réalisée entre 2015 et 2022, a d’abord permis à la Ville de se construire une vision complète du patrimoine bâti présent sur son territoire. « Il était important de bien connaître notre territoire en vue de le protéger. Nous avons aussi fait réaliser une étude typomorphologique (une analyse des formes urbaines et de leur évolution) sur tout le territoire lavallois, ce qui n’avait jamais été fait à une telle échelle dans une grande ville au Québec », souligne la directrice adjointe.
« Nous avons mis en place en 2017 un comité regroupant plusieurs services de la Ville de Laval pour discuter de tous les enjeux liés au patrimoine. Il se réunit cinq fois chaque année. Cela nous permet de mener une action concertée et transversale, mais aussi d’agir en prévention », explique Nathalie Martin, qui souligne également l’importance de la sensibilisation des citoyens à ces enjeux culturels. « Lorsqu’ils sont conscients de la valeur de leur patrimoine, ils sont en quelque sorte nos meilleurs gardiens, car ils nous alertent et nous soutiennent dans sa protection et sa mise en valeur », constate-t-elle.
Photo: Annie Fafard
La maison André-Benjamin-Papineau avant le début des travaux de restauration
La Ville a organisé des ateliers de travail avec des citoyens pour adapter les conditions d’octroi de ces subventions à leurs besoins. « Seuls les travaux de restauration étaient admissibles auparavant, mais lorsqu’on en est là, les composantes du bâtiment sont souvent plus endommagées. Nous avons désormais inclus les rénovations pour pouvoir agir davantage en prévention », précise Mme Martin. Les travaux admissibles ont aussi été étendus aux travaux d’entretien réalisés par les propriétaires eux-mêmes sans passer par des professionnels.
Les derniers inventaires réalisés par la Ville de Laval permettront par ailleurs de compléter la liste des immeubles anciens assujettis et d’y intégrer des immeubles significatifs du patrimoine moderne. « La particularité de ce patrimoine, bâti principalement après 1965, est l’homogénéité de ses caractéristiques architecturales dans son ensemble et la maturité de sa végétation », souligne la directrice adjointe. Plus de vingt-cinq architectes reconnus ont façonné ce patrimoine, incluant notamment des églises et des bâtiments institutionnels exceptionnels.
Depuis 1997, la Ville oblige les propriétaires d’immeubles patrimoniaux ou situés dans des secteurs patrimoniaux souhaitant les modifier à déposer un plan d’implantation et d’intégration architecturale (PIIA) afin d’assurer la qualité de l’implantation et de l’intégration architecturale de certains nouveaux projets dans leur quartier. Le Code de l’urbanisme adopté en juillet 2022 vient encore renforcer les obligations.
« La reddition de comptes sur notre Plan d’action en patrimoine est disponible sur le site Internet, précise Nathalie Martin. Ce tableau de bord permet à nos citoyens d’apprécier l’ampleur de nos actions proactives et innovantes. »
Photo: Sophie Poliquin
Des études mandatées par la Ville ont évalué que la maison Forget date de 1735.
Ainsi, la Ville accompagne les propriétaires dans leur projet de restauration de cette maison. « Nous travaillons main dans la main, indique Mme Martin. La Ville planche actuellement sur l’élaboration d’un règlement de citation sur cette maison, comme la Loi sur le patrimoine culturel nous le permet, ce qui lui conférerait le statut de bien patrimonial cité et donc, une protection supplémentaire. »
La Ville a également pu sauver d’autres trésors en faisant leur acquisition, comme la maison André-Benjamin-Papineau, qui sera agrandie dans les règles de l’art par des spécialistes de la restauration et de l’intégration architecturale de bâtiments patrimoniaux pour devenir un centre d’histoire incluant un théâtre et un café, ou la maison Desjardins, qui deviendra la résidence de création Marcel-Saint-Pierre.
Nathalie Martin a rejoint la Ville de Laval en qualité de directrice adjointe à l’urbanisme il y a six ans. « Nous avons fait des bonds de géant en matière de protection du patrimoine au cours des dernières années ! » se réjouit-elle.
Une mise à jour minutieuse des inventaires, réalisée entre 2015 et 2022, a d’abord permis à la Ville de se construire une vision complète du patrimoine bâti présent sur son territoire. « Il était important de bien connaître notre territoire en vue de le protéger. Nous avons aussi fait réaliser une étude typomorphologique (une analyse des formes urbaines et de leur évolution) sur tout le territoire lavallois, ce qui n’avait jamais été fait à une telle échelle dans une grande ville au Québec », souligne la directrice adjointe.
Un plan d’action en quatre axes
Désireuse de s’inscrire davantage dans l’action, la Ville « a décidé d’adopter le Plan d’action en patrimoine 2020-2024 plutôt qu’une politique », indique Mme Martin. Celui-ci comprend quatre axes d’intervention : l’élargissement de la connaissance du patrimoine lavallois, la création d’outils et de programmes innovants et performants, le déploiement d’une gestion durable, transversale et concertée du patrimoine, ainsi que l’appropriation citoyenne et le rayonnement du patrimoine.« Nous avons mis en place en 2017 un comité regroupant plusieurs services de la Ville de Laval pour discuter de tous les enjeux liés au patrimoine. Il se réunit cinq fois chaque année. Cela nous permet de mener une action concertée et transversale, mais aussi d’agir en prévention », explique Nathalie Martin, qui souligne également l’importance de la sensibilisation des citoyens à ces enjeux culturels. « Lorsqu’ils sont conscients de la valeur de leur patrimoine, ils sont en quelque sorte nos meilleurs gardiens, car ils nous alertent et nous soutiennent dans sa protection et sa mise en valeur », constate-t-elle.

Des aides financières
Parmi les outils créés dans le cadre du deuxième axe de son plan d’action, la Ville a mis en place depuis plusieurs années un programme de revitalisation des bâtiments patrimoniaux qui offre des subventions. « Un budget de 300 000 $ par année est accessible à tous les propriétaires d’immeubles faisant partie des inventaires patrimoniaux. Les subventions admissibles sont actuellement de 25 000 $ renouvelables sur une durée de trois ans, mais nous souhaitons prochainement augmenter ce montant à 35 000 $ », annonce Nathalie Martin.La Ville a organisé des ateliers de travail avec des citoyens pour adapter les conditions d’octroi de ces subventions à leurs besoins. « Seuls les travaux de restauration étaient admissibles auparavant, mais lorsqu’on en est là, les composantes du bâtiment sont souvent plus endommagées. Nous avons désormais inclus les rénovations pour pouvoir agir davantage en prévention », précise Mme Martin. Les travaux admissibles ont aussi été étendus aux travaux d’entretien réalisés par les propriétaires eux-mêmes sans passer par des professionnels.
300 000 $
Il s’agit du budget annuel alloué aux propriétaires d’immeubles faisant partie des inventaires patrimoniaux pour des travaux de rénovation et de restauration.
Des démolitions encadrées
En 2019, la Ville de Laval a également adopté le Règlement concernant la démolition d’immeubles d’intérêt patrimonial. « Nous avons été précurseurs en adoptant ce règlement avant que toutes les municipalités soient tenues de le faire avec la modification de la Loi sur le patrimoine culturel de 2021 », souligne Nathalie Martin. Il oblige les propriétaires des quelque 1400 immeubles concernés à déposer une demande de démolition devant un comité formé d’élus de la Ville. « Ils doivent monter un dossier et démontrer l’état de vétusté de leur bâtiment. Nous exigeons également qu’un projet de remplacement nous soit présenté et nous pouvons l’assujettir à des critères d’intégration », décrit-elle. Ces précautions permettent d’éviter qu’un projet de construction vienne dénaturer un quartier dans un secteur patrimonial si la démolition est autorisée. La Ville a également mis en place des garanties financières et a prévu des sanctions en cas de démolition illégale.Les derniers inventaires réalisés par la Ville de Laval permettront par ailleurs de compléter la liste des immeubles anciens assujettis et d’y intégrer des immeubles significatifs du patrimoine moderne. « La particularité de ce patrimoine, bâti principalement après 1965, est l’homogénéité de ses caractéristiques architecturales dans son ensemble et la maturité de sa végétation », souligne la directrice adjointe. Plus de vingt-cinq architectes reconnus ont façonné ce patrimoine, incluant notamment des églises et des bâtiments institutionnels exceptionnels.
Depuis 1997, la Ville oblige les propriétaires d’immeubles patrimoniaux ou situés dans des secteurs patrimoniaux souhaitant les modifier à déposer un plan d’implantation et d’intégration architecturale (PIIA) afin d’assurer la qualité de l’implantation et de l’intégration architecturale de certains nouveaux projets dans leur quartier. Le Code de l’urbanisme adopté en juillet 2022 vient encore renforcer les obligations.
« La reddition de comptes sur notre Plan d’action en patrimoine est disponible sur le site Internet, précise Nathalie Martin. Ce tableau de bord permet à nos citoyens d’apprécier l’ampleur de nos actions proactives et innovantes. »

Le sauvetage de la maison Forget
L’un des bijoux patrimoniaux de la ville, construit autour de 1735 : la maison Forget, située au 7570, boulevard des Mille-Îles, est en voie d’être restaurée. Elle est située non loin de la maison Charbonneau, elle-même particulièrement précieuse et classée par le ministère de la Culture. « Ces deux maisons datent à peu près de la même époque. D’esprit français, la maison Forget, dans laquelle est né monseigneur Forget (ancien évêque de Saint-Jean-sur-Richelieu) porte le témoignage de sept générations qui en ont conservé de nombreux éléments d’origine, raconte Nathalie Martin. « Elle n’a pas été trop dénaturée par le temps et présente une valeur exceptionnelle pour la ville, car il ne reste que 22 maisons de cette typologie-là à Laval », explique la directrice adjointe.Ainsi, la Ville accompagne les propriétaires dans leur projet de restauration de cette maison. « Nous travaillons main dans la main, indique Mme Martin. La Ville planche actuellement sur l’élaboration d’un règlement de citation sur cette maison, comme la Loi sur le patrimoine culturel nous le permet, ce qui lui conférerait le statut de bien patrimonial cité et donc, une protection supplémentaire. »
La Ville a également pu sauver d’autres trésors en faisant leur acquisition, comme la maison André-Benjamin-Papineau, qui sera agrandie dans les règles de l’art par des spécialistes de la restauration et de l’intégration architecturale de bâtiments patrimoniaux pour devenir un centre d’histoire incluant un théâtre et un café, ou la maison Desjardins, qui deviendra la résidence de création Marcel-Saint-Pierre.

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