L’influenza doit rester au cœur des préoccupations de la santé publique alors que la COVID-19 se dirige vers l’endémie

Tania Amardeil, Postmedia Content Works
Alors que la vaccination contre la COVID-19 est devenue une priorité mondiale, celle contre d’autres maladies évitables, dont la grippe saisonnière, a été négligée par certains. Pendant la pandémie, le risque d’infection par l’influenza était faible et on ne parlait pas beaucoup de ce virus dans les médias. Il était donc facile d’en écarter la gravité. Mais maintenant que le Canada passe à la lutte contre la COVID-19 en tant que problème de santé publique endémique, les experts exhortent les Canadiens à rester diligents en ce qui concerne la vaccination contre la grippe.
« De toute évidence, la COVID-19 a été un énorme fardeau pour la santé publique, mais il est important de rappeler que la grippe saisonnière en est aussi un, en particulier pour les personnes très jeunes ou très âgées ou qui présentent un risque élevé de complications de l’influenza », déclare le Dr Mark Loeb, spécialiste des maladies infectieuses et professeur au département de pathologie et de médecine moléculaire de l’Université McMaster. « En tant que tel, il est important que les Canadiens continuent de se faire vacciner contre l’influenza alors que la pandémie de COVID-19 continue d’évoluer. »
Il y a aussi le risque de mal identifier la grippe saisonnière et d’attraper une double infection. « Même si les gens pensent savoir s’ils ont la COVID ou l’influenza, ce n’est pas si simple », déclare Bertrand Roy, Ph. D., chef, Affaires médicales, Canada chez Seqirus, un chef de file mondial dans la lutte contre l’influenza. « Les symptômes sont similaires et il existe un risque de double infection par la COVID et par la grippe. Il est donc essentiel d’être protégé contre les deux. »
De plus, le Dr Loeb souligne que la diminution de la circulation de l’influenza au cours des deux saisons précédentes pourrait accroître son risque auprès des Canadiens qui y sont vulnérables alors que ce virus refait surface.
« Cette faible exposition pourrait nous faire reculer parce qu’elle signifie potentiellement une sensibilité accrue à l’infection », explique-t-il.
Malgré cela, des rapports démontrent que les personnes âgées au Canada ne sont pas toutes vaccinées contre des maladies évitables comme la grippe saisonnière. Alors qu’environ 94 % des Canadiens âgés de 60 ans ou plus ont reçu deux doses du vaccin contre la COVID-19 en 2020-2021, environ 70 % seulement ont reçu un vaccin contre l’influenza. En 2020-2021, seulement 41 % des Canadiens âgés de 18 à 64 ans souffrant de maladies chroniques ont reçu le vaccin contre la grippe saisonnière.
« Pour les personnes âgées, dont le déclin naturel de l’immunité peut avoir un impact sur la réponse immunitaire aux vaccins, il existe des vaccins à forte dose ou des vaccins avec adjuvants », précise le Dr Loeb. « La dose élevée contient une plus grande quantité d’antigène par rapport aux vaccins à dose standard. Elle permet de déclencher chez les personnes âgées de 65 ans et plus une meilleure réponse au vaccin. Les vaccins avec adjuvant contiennent quant à eux un adjuvant, c’est-à-dire un ingrédient qui aide le corps à susciter une plus forte réponse immunitaire au vaccin.
La co-administration des vaccins contre la COVID-19 et contre l’influenza peut aider à protéger contre les deux maladies. « Le Comité consultatif national de l’immunisation (CCNI) indique que pour les personnes de 12 ans et plus, les vaccins contre la grippe saisonnière peuvent être administrés en même temps que les vaccins contre la COVID-19 », ajoute Bertrand Roy. « Ainsi, nous sommes en mesure d’administrer les deux vaccins ensemble aux personnes âgées de 12 ans et plus. Toutefois, nous devons nous assurer que ces personnes sont capables de réellement les recevoir sur le terrain. »
Cette question pratique revient en grande partie aux pharmaciens, puisque ce sont eux qui sont responsables de l’administration de la majorité des vaccins contre la COVID-19 et l’influenza. Bien que la co-administration de vaccins puisse aider à immuniser les Canadiens en temps opportun et de manière rentable, le processus doit être simplifié.
« Il y a un peu de décalage entre les directives de co-administration provenant du CCNI et la manière dont elles peuvent être mises en œuvre dans le cheminement des patients et des vaccins », explique Ajit Johal, un pharmacien de Vancouver. Celui-ci rappelle que de nombreux obstacles empêchent parfois les personnes de recevoir les deux vaccins en même temps. Il faut que le vaccin antigrippal reste très présent dans l’esprit des gens et des pharmaciens. De plus, il faut se pencher sur la manière dont les programmes publics et privés rembourseront les pharmaciens qui font une évaluation globale de la vaccination des patients. Selon Ajit Johal, cette évaluation devrait toujours être effectuée avant l’administration de plusieurs vaccins lors de la même visite. Les pharmaciens doivent également concilier la durée, la manipulation, la préparation et l’entreposage méticuleux des vaccins contre la COVID-19 et l’administration des autres vaccins.
« Le plus gros problème, cependant, c’est que les pharmaciens ne veulent pas faire d’erreurs. Or, s’ils doivent administrer plusieurs vaccins, des erreurs pourraient se produire », explique Ajit Johal. Il ajoute que si les gens ne savent pas clairement quel vaccin ils souhaitent recevoir, les pharmaciens risquent de se tromper. « Nous devons vraiment être proactifs et nous concentrer sur l’évaluation. Nous devons demander aux gens quels vaccins ils ont reçus avant de les vacciner. »
Alors que les Canadiens et les pharmaciens s’efforcent de permettre le bon déroulement de la co-administration des vaccins contre la COVID et contre l’influenza, il reste un élément clé à retenir : la réflexion concernant le vaccin contre l’influenza n’avance pas, et les experts s’attendent à voir les cas augmenter à mesure que les restrictions liées à la COVID-19 s’assouplissent. Les personnes âgées et leurs soignants, les parents de jeunes enfants et les personnes atteintes de maladies chroniques devraient y prêter une attention particulière et veiller à ce que la prévention de la grippe demeure une priorité constante.
La vaccination ne protège pas à 100 %. Des effets secondaires et des réactions allergiques peuvent survenir.

Cette histoire a été créée par Content Works, la division de contenus commerciaux de Healthing.ca, au nom de Seqirus Canada Inc.
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