L’ère des humanités numériques

Au croisement entre l’informatique et les sciences humaines se trouvent les humanités numériques. À l’Université de Sherbrooke, ce domaine de recherche et d’enseignement intéresse de plus en plus de chercheurs.
Les humanités numériques appliquent les technologies de l’information aux différentes disciplines des sciences humaines et des lettres. La communication, l’histoire, la politique, la philosophie, la géographie ou encore la linguistique sont autant de domaines concernés. En utilisant les techniques de l’informatique, les possibilités de recherche et d’enseignement en sciences humaines se multiplient. Objectifs : faciliter la diffusion du savoir, l’échange et la formation de réseaux de production.
Changer l’échelle de recherche
« La philosophie s’intéresse aux arguments, fait valoir François Claveau, professeur de philosophie à l’Université de Sherbrooke et titulaire de la Chaire de recherche du Canada en épistémologie pratique. Nos données sont souvent textuelles. L’intelligence artificielle nous permet de traiter des volumes très importants de textes, et donc d’arguments. » Le chercheur et son équipe ont par exemple mis au point une application Web sur l’histoire bibliométrique de la science économique. « Nous avons eu accès à 400 000 articles, et avec des algorithmes d’apprentissage, la machine a trouvé des structures dans ces articles pour détecter des spécialités à travers le temps, depuis les années 1950 jusqu’à aujourd’hui, explique-t-il. Cela aurait été très difficile à faire manuellement. » Une fois que l’algorithme a traité les milliers de données, les résultats sont présentés sous la forme d’une plateforme Web interactive.
Au Département d’histoire, les humanités numériques peuvent aussi jouer un rôle très important. C’est le cas par exemple pour la retranscription des textes manuscrits. « La reconnaissance optique des caractères qui a été utilisée sur l’imprimé depuis de nombreuses années ne fonctionne pas sur le manuscrit, explique pour sa part Léon Robichaud, professeur d’histoire à l’Université de Sherbrooke, spécialiste de la Nouvelle-France et de l’informatique appliquée à l’histoire. Pour nous, l’intelligence artificielle permet de faire apprendre au logiciel comment détecter certaines formes » Le logiciel est entre autres entraîné à la reconnaissance de l’écriture d’un écrivain en particulier, pour ensuite être capable, en quelques minutes, de lire des centaines, voire des milliers de pages. « Cela change totalement l’échelle sur laquelle on peut travailler », ajoute le professeur.
De son côté, Sylvain Rocheleau, professeur en communication à l’UdeS et spécialiste en informatique cognitive, s’intéresse à l’information qui circule dans les médias. Dans une approche novatrice qui fait appel à la fois au numérique et à l’analyse de presse, le professeur a collaboré avec les entreprises Moment Factory et Réalisation Montréal inc. afin de donner vie à un projet concernant le Big Data et sa place dans l’illumination du pont Jacques-Cartier. « Les techniques d’humanités numériques permettent d’aller chercher toutes les nouvelles qui sont produites par les médias canadiens et d’en faire des analyses, présente-t-il. Je me sers entre autres de cette classification-là pour alimenter en données le pont Jacques-Cartier, qui s’illumine d’une couleur différente selon les types de sujets traités, du sport à la politique. » Ainsi, chaque jour sont traités des milliers de contenus présents dans les médias et les réseaux sociaux, influençant l’illumination du pont montréalais.
À l’Université de Sherbrooke, le Réseau des humanités numériques — qui réunit une dizaine de personnes d’horizons disciplinaires variés — a été fondé en juin 2017 afin de démocratiser le numérique dans le développement des savoirs. « Les humanités numériques nous amènent des façons de faire des sciences humaines qui sont différentes, mais il ne faut pas essayer de les placer comme étant meilleures ou moins bonnes que les méthodes que l’on utilisait avant. C’est juste qu’elles nous permettent d’aborder nos objets sous un nouvel angle », défend Sylvain Rocheleau.
Le professeur Claveau rappelle qu’il ne s’agit pas pour les chercheurs en sciences humaines de devenir des informaticiens. « Nous ne sommes pas des développeurs d’algorithmes d’apprentissage machine, on prend ce qui existe et on les intègre comme méthode dans nos travaux de recherche », rappelle-t-il.
Au croisement entre l’informatique et les sciences humaines se trouvent les humanités numériques. À l’Université de Sherbrooke, ce domaine de recherche et d’enseignement intéresse de plus en plus de chercheurs.
Les humanités numériques appliquent les technologies de l’information aux différentes disciplines des sciences humaines et des lettres. La communication, l’histoire, la politique, la philosophie, la géographie ou encore la linguistique sont autant de domaines concernés. En utilisant les techniques de l’informatique, les possibilités de recherche et d’enseignement en sciences humaines se multiplient. Objectifs : faciliter la diffusion du savoir, l’échange et la formation de réseaux de production.
Changer l’échelle de recherche
« La philosophie s’intéresse aux arguments, fait valoir François Claveau, professeur de philosophie à l’Université de Sherbrooke et titulaire de la Chaire de recherche du Canada en épistémologie pratique. Nos données sont souvent textuelles. L’intelligence artificielle nous permet de traiter des volumes très importants de textes, et donc d’arguments. » Le chercheur et son équipe ont par exemple mis au point une application Web sur l’histoire bibliométrique de la science économique. « Nous avons eu accès à 400 000 articles, et avec des algorithmes d’apprentissage, la machine a trouvé des structures dans ces articles pour détecter des spécialités à travers le temps, depuis les années 1950 jusqu’à aujourd’hui, explique-t-il. Cela aurait été très difficile à faire manuellement. » Une fois que l’algorithme a traité les milliers de données, les résultats sont présentés sous la forme d’une plateforme Web interactive.
Au Département d’histoire, les humanités numériques peuvent aussi jouer un rôle très important. C’est le cas par exemple pour la retranscription des textes manuscrits. « La reconnaissance optique des caractères qui a été utilisée sur l’imprimé depuis de nombreuses années ne fonctionne pas sur le manuscrit, explique pour sa part Léon Robichaud, professeur d’histoire à l’Université de Sherbrooke, spécialiste de la Nouvelle-France et de l’informatique appliquée à l’histoire. Pour nous, l’intelligence artificielle permet de faire apprendre au logiciel comment détecter certaines formes » Le logiciel est entre autres entraîné à la reconnaissance de l’écriture d’un écrivain en particulier, pour ensuite être capable, en quelques minutes, de lire des centaines, voire des milliers de pages. « Cela change totalement l’échelle sur laquelle on peut travailler », ajoute le professeur.
De son côté, Sylvain Rocheleau, professeur en communication à l’UdeS et spécialiste en informatique cognitive, s’intéresse à l’information qui circule dans les médias. Dans une approche novatrice qui fait appel à la fois au numérique et à l’analyse de presse, le professeur a collaboré avec les entreprises Moment Factory et Réalisation Montréal inc. afin de donner vie à un projet concernant le Big Data et sa place dans l’illumination du pont Jacques-Cartier. « Les techniques d’humanités numériques permettent d’aller chercher toutes les nouvelles qui sont produites par les médias canadiens et d’en faire des analyses, présente-t-il. Je me sers entre autres de cette classification-là pour alimenter en données le pont Jacques-Cartier, qui s’illumine d’une couleur différente selon les types de sujets traités, du sport à la politique. » Ainsi, chaque jour sont traités des milliers de contenus présents dans les médias et les réseaux sociaux, influençant l’illumination du pont montréalais.
À l’Université de Sherbrooke, le Réseau des humanités numériques — qui réunit une dizaine de personnes d’horizons disciplinaires variés — a été fondé en juin 2017 afin de démocratiser le numérique dans le développement des savoirs. « Les humanités numériques nous amènent des façons de faire des sciences humaines qui sont différentes, mais il ne faut pas essayer de les placer comme étant meilleures ou moins bonnes que les méthodes que l’on utilisait avant. C’est juste qu’elles nous permettent d’aborder nos objets sous un nouvel angle », défend Sylvain Rocheleau.
Le professeur Claveau rappelle qu’il ne s’agit pas pour les chercheurs en sciences humaines de devenir des informaticiens. « Nous ne sommes pas des développeurs d’algorithmes d’apprentissage machine, on prend ce qui existe et on les intègre comme méthode dans nos travaux de recherche », rappelle-t-il.
Produit pour l'Université de Sherbrooke.
Les humanités numériques appliquent les technologies de l’information aux différentes disciplines des sciences humaines et des lettres. La communication, l’histoire, la politique, la philosophie, la géographie ou encore la linguistique sont autant de domaines concernés. En utilisant les techniques de l’informatique, les possibilités de recherche et d’enseignement en sciences humaines se multiplient. Objectifs : faciliter la diffusion du savoir, l’échange et la formation de réseaux de production.
Changer l’échelle de recherche
« La philosophie s’intéresse aux arguments, fait valoir François Claveau, professeur de philosophie à l’Université de Sherbrooke et titulaire de la Chaire de recherche du Canada en épistémologie pratique. Nos données sont souvent textuelles. L’intelligence artificielle nous permet de traiter des volumes très importants de textes, et donc d’arguments. » Le chercheur et son équipe ont par exemple mis au point une application Web sur l’histoire bibliométrique de la science économique. « Nous avons eu accès à 400 000 articles, et avec des algorithmes d’apprentissage, la machine a trouvé des structures dans ces articles pour détecter des spécialités à travers le temps, depuis les années 1950 jusqu’à aujourd’hui, explique-t-il. Cela aurait été très difficile à faire manuellement. » Une fois que l’algorithme a traité les milliers de données, les résultats sont présentés sous la forme d’une plateforme Web interactive.
Au Département d’histoire, les humanités numériques peuvent aussi jouer un rôle très important. C’est le cas par exemple pour la retranscription des textes manuscrits. « La reconnaissance optique des caractères qui a été utilisée sur l’imprimé depuis de nombreuses années ne fonctionne pas sur le manuscrit, explique pour sa part Léon Robichaud, professeur d’histoire à l’Université de Sherbrooke, spécialiste de la Nouvelle-France et de l’informatique appliquée à l’histoire. Pour nous, l’intelligence artificielle permet de faire apprendre au logiciel comment détecter certaines formes » Le logiciel est entre autres entraîné à la reconnaissance de l’écriture d’un écrivain en particulier, pour ensuite être capable, en quelques minutes, de lire des centaines, voire des milliers de pages. « Cela change totalement l’échelle sur laquelle on peut travailler », ajoute le professeur.
De son côté, Sylvain Rocheleau, professeur en communication à l’UdeS et spécialiste en informatique cognitive, s’intéresse à l’information qui circule dans les médias. Dans une approche novatrice qui fait appel à la fois au numérique et à l’analyse de presse, le professeur a collaboré avec les entreprises Moment Factory et Réalisation Montréal inc. afin de donner vie à un projet concernant le Big Data et sa place dans l’illumination du pont Jacques-Cartier. « Les techniques d’humanités numériques permettent d’aller chercher toutes les nouvelles qui sont produites par les médias canadiens et d’en faire des analyses, présente-t-il. Je me sers entre autres de cette classification-là pour alimenter en données le pont Jacques-Cartier, qui s’illumine d’une couleur différente selon les types de sujets traités, du sport à la politique. » Ainsi, chaque jour sont traités des milliers de contenus présents dans les médias et les réseaux sociaux, influençant l’illumination du pont montréalais.
Utiliser le numériqueLes humanités numériques amènent des façons de faire des sciences humaines différentes.
À l’Université de Sherbrooke, le Réseau des humanités numériques — qui réunit une dizaine de personnes d’horizons disciplinaires variés — a été fondé en juin 2017 afin de démocratiser le numérique dans le développement des savoirs. « Les humanités numériques nous amènent des façons de faire des sciences humaines qui sont différentes, mais il ne faut pas essayer de les placer comme étant meilleures ou moins bonnes que les méthodes que l’on utilisait avant. C’est juste qu’elles nous permettent d’aborder nos objets sous un nouvel angle », défend Sylvain Rocheleau.
Le professeur Claveau rappelle qu’il ne s’agit pas pour les chercheurs en sciences humaines de devenir des informaticiens. « Nous ne sommes pas des développeurs d’algorithmes d’apprentissage machine, on prend ce qui existe et on les intègre comme méthode dans nos travaux de recherche », rappelle-t-il.

Les humanités numériques appliquent les technologies de l’information aux différentes disciplines des sciences humaines et des lettres. La communication, l’histoire, la politique, la philosophie, la géographie ou encore la linguistique sont autant de domaines concernés. En utilisant les techniques de l’informatique, les possibilités de recherche et d’enseignement en sciences humaines se multiplient. Objectifs : faciliter la diffusion du savoir, l’échange et la formation de réseaux de production.
Changer l’échelle de recherche
« La philosophie s’intéresse aux arguments, fait valoir François Claveau, professeur de philosophie à l’Université de Sherbrooke et titulaire de la Chaire de recherche du Canada en épistémologie pratique. Nos données sont souvent textuelles. L’intelligence artificielle nous permet de traiter des volumes très importants de textes, et donc d’arguments. » Le chercheur et son équipe ont par exemple mis au point une application Web sur l’histoire bibliométrique de la science économique. « Nous avons eu accès à 400 000 articles, et avec des algorithmes d’apprentissage, la machine a trouvé des structures dans ces articles pour détecter des spécialités à travers le temps, depuis les années 1950 jusqu’à aujourd’hui, explique-t-il. Cela aurait été très difficile à faire manuellement. » Une fois que l’algorithme a traité les milliers de données, les résultats sont présentés sous la forme d’une plateforme Web interactive.
Au Département d’histoire, les humanités numériques peuvent aussi jouer un rôle très important. C’est le cas par exemple pour la retranscription des textes manuscrits. « La reconnaissance optique des caractères qui a été utilisée sur l’imprimé depuis de nombreuses années ne fonctionne pas sur le manuscrit, explique pour sa part Léon Robichaud, professeur d’histoire à l’Université de Sherbrooke, spécialiste de la Nouvelle-France et de l’informatique appliquée à l’histoire. Pour nous, l’intelligence artificielle permet de faire apprendre au logiciel comment détecter certaines formes » Le logiciel est entre autres entraîné à la reconnaissance de l’écriture d’un écrivain en particulier, pour ensuite être capable, en quelques minutes, de lire des centaines, voire des milliers de pages. « Cela change totalement l’échelle sur laquelle on peut travailler », ajoute le professeur.
De son côté, Sylvain Rocheleau, professeur en communication à l’UdeS et spécialiste en informatique cognitive, s’intéresse à l’information qui circule dans les médias. Dans une approche novatrice qui fait appel à la fois au numérique et à l’analyse de presse, le professeur a collaboré avec les entreprises Moment Factory et Réalisation Montréal inc. afin de donner vie à un projet concernant le Big Data et sa place dans l’illumination du pont Jacques-Cartier. « Les techniques d’humanités numériques permettent d’aller chercher toutes les nouvelles qui sont produites par les médias canadiens et d’en faire des analyses, présente-t-il. Je me sers entre autres de cette classification-là pour alimenter en données le pont Jacques-Cartier, qui s’illumine d’une couleur différente selon les types de sujets traités, du sport à la politique. » Ainsi, chaque jour sont traités des milliers de contenus présents dans les médias et les réseaux sociaux, influençant l’illumination du pont montréalais.
Utiliser le numériqueLes humanités numériques amènent des façons de faire des sciences humaines différentes.
À l’Université de Sherbrooke, le Réseau des humanités numériques — qui réunit une dizaine de personnes d’horizons disciplinaires variés — a été fondé en juin 2017 afin de démocratiser le numérique dans le développement des savoirs. « Les humanités numériques nous amènent des façons de faire des sciences humaines qui sont différentes, mais il ne faut pas essayer de les placer comme étant meilleures ou moins bonnes que les méthodes que l’on utilisait avant. C’est juste qu’elles nous permettent d’aborder nos objets sous un nouvel angle », défend Sylvain Rocheleau.
Le professeur Claveau rappelle qu’il ne s’agit pas pour les chercheurs en sciences humaines de devenir des informaticiens. « Nous ne sommes pas des développeurs d’algorithmes d’apprentissage machine, on prend ce qui existe et on les intègre comme méthode dans nos travaux de recherche », rappelle-t-il.
Produit pour l'Université de Sherbrooke.
Ce contenu a été produit par l’équipe des publications spéciales du Devoir, relevant du marketing. La rédaction du Devoir n’y a pas pris part.