Aménagement forestier durable: pour une forêt en santé et plus performante

Collaboration spéciale
MATANE – La forêt québécoise représente un cinquième du territoire forestier canadien et 2% des forêts du monde. L'aménagement forestier durable constitue le pain et le beurre de plus de 200 municipalités du Québec. Ses retombées sont incontestables sur le plan de la main-d'oeuvre et des activités de plein air. Au-delà de certains mythes qui ne voient que la coupe d'arbres, l'aménagement forestier se préoccupe avant tout de la santé de la forêt pour assurer sa pérennité, mais aussi pour la rendre plus performante.
Au Québec, on a des normes très précises. On récolte des arbres, mais pas n'importe où et n'importe quand! Il y a des façons de faire, des procédés, des mesures d'atténuation. On protège la forêt en fonction des utilisateurs et de l'environnement.
Selon l'ingénieur forestier, il est d'autant plus important de faire de l'aménagement forestier puisque la population augmente. « Ça met de la pression, reconnaît-il. Il faut qu'on produise plus! » M. Laliberté croit également que la forêt et les produits du bois sont une merveilleuse façon de remplacer une foule d'autres produits, dont plusieurs sont nocifs pour l'environnement. « Ca nous prend donc du bois, insiste-t-il. Une plantation devrait produire mieux et plus qu'un peuplement laissé à lui-même naturellement. »Si on ne fait que prélever purement et simplement, il est évident qu'on va manquer de ressources par rapport à la demande et aux besoins qu'on a aujourd'hui dans l'économie. On essaie de faire produire plus que ce que la nature nous donne, mais aussi et parfois plus en qualité. On essaie d'activer les processus, tout en respectant les capacités du milieu.

À la forêt Montmorency, qui appartient à l'Université Laval à Québec, le modèle de développement durable passe par l'aménagement écosystémique. Celui-ci repose sur trois sphères: l'environnement, l'aspect social et l'économie. Cependant, l'environnement prime sur les deux autres, selon le directeur des opérations de la forêt Montmorency, Hugues Sansregret. « Dame Nature, avant qu'on commence les coupes forestières industrielles, elle faisait comment pour régénérer sa forêt?, interroge-t-il. À la forêt Montmorency, on parle d'épidémies d'insectes et de coups de vent qui font tomber des arbres. Une fois qu'on connaît ces modes de perturbations naturels, l'objectif est de les imiter le mieux possible. »
M. Sansregret croit aussi qu'un réseau de chemins forestiers bien entretenu contribue à un bon aménagement durable. À son avis, c'est la clé de voûte du succès de la forêt Montmorency. « Un chemin forestier bien entretenu te permet d'aller où tu veux, quand tu veux », indique-t-il.
L'Union des municipalités du Québec (UMQ) épouse parfaitement l'une des volontés du Forestier en chef, Louis Pelletier, qui souhaite que la production forestière augmente au fil des ans. « Pour ça, ça va prendre de l'aménagement plus intensif, avec des aires d'intensification où on va produire du bois là où c'est correct d'en produire, idéalement plus près des villes, là où il va coûter moins cher à récolter », estime le maire de Senneterre, Jean-Maurice Matte, qui est aussi membre du comité forêt de l'UMQ.
La forêt Montmorency, un modèle d'aménagement durable

Les activités de la forêt Montmorency se déclinent sous trois grandes sphères: l'enseignement et la recherche, l'ouverture au public et la foresterie. «Ces trois volets-là définissent le modèle d'aménagement et la façon de mettre en valeur l'ensemble des ressources du territoire», précise le directeur des opérations, Hugues Sansregret. Pour y parvenir, ses acteurs mettent de l'avant un modèle viable d'aménagement des ressources ligneuses, fauniques, hydriques, récréatives, touristiques et paysagères, tout en veillant à la productivité de la forêt, à sa capacité de régénération et à sa vitalité.
«L'enseignement et la recherche, c'est sa fonction première, souligne M. Sansregret. On a 73 projets de recherche actifs. En presque 55 ans d'existence, on a plus de 700 publications qui ont été faites par des chercheurs et des étudiants gradués. On a des partenaires de recherche, tant sur le plan local qu'international. On a un partenariat avec la NASA en imagerie satellitaire et, en estimation de biomasse, avec Environnement Canada.»
Par son ouverture au public, la forêt Montmorency propose une panoplie d'activités qui permettent aux visiteurs d'être au cœur de la forêt et de l'aménagement forestier tel qu'il est enseigné à l'Université Laval. Elle se spécialise dans les sports d'hiver non motorisés. «On veut que les gens prennent le temps d'observer les paysages, les coupes forestières et ses effets ainsi que les recherches qu'on fait», explique le directeur des opérations. Ce volet récréatif poursuit aussi des objectifs liés à la notion d'acceptabilité sociale.
Forêt Montmorency en chiffres :
Des pistes d'avenir pour la forêt?
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