Intelligence artificielle: Thales mise sur Montréal
Bien qu’elle soit présente dans 56 pays à travers la planète, la multinationale Thales a choisi Montréal, et le Canada, pour implanter son nouveau centre de recherche en intelligence artificielle (IA). Baptisé cortAIx (Centre opérationnel de recherche et technologie en agents intelligents et experts), ce dernier a démarré ses activités en début d’année 2018. Entretien avec le directeur général, Siegfried Usal.
Œuvrant dans les domaines de l’aérospatiale, de l’aéronautique, du transport, de la défense et de la sécurité, Thales se spécialise dans la conception, le développement et le déploiement de produits de haute technologie. Collaborant autant avec l’entreprise privée qu’avec les gouvernements, elle procure à ses clients des outils permettant de collecter des données, de les traiter et de les diffuser. En leur fournissant des informations complètes et hiérarchisées, ces dispositifs aident les utilisateurs à décrypter la complexité de leur environnement et, par le fait même, à prendre les meilleures décisions possible.
« Prenons un exemple concret : le réseau de transport public de Vancouver, propose M. Usal. Chaque matin, plusieurs dizaines de métros partent du terminal de façon automatique — une personne appuie sur un bouton — et ils opèrent toute la journée sans conducteur jusque tard dans la nuit. Toute l’électronique qui est à bord, les systèmes qui supervisent ce réseau de transport public en toute sécurité, c’est Thales qui l’a fait. »
En somme, dans tous les secteurs qu’elle dessert, Thales propose des outils destinés à améliorer l’expérience des utilisateurs en prenant en charge les chaînes de décisions cruciales.
« Partout où des décisions critiques doivent être prises, Thales est présent, précise M. Usal. Ces décisions sont critiques, car elles touchent la sécurité aérienne, maritime, spatiale, etc. Nos systèmes doivent donc être sécurisés et présenter des interfaces conviviales pour que les opérateurs d’avions, de satellites, de bateaux, de trains et autres puissent prendre des décisions éclairées. Bref, nous concevons des logiciels critiques pour des missions critiques. »
Montréal, ville de l’IA
Menant déjà des recherches en intelligence artificielle dans son centre du plateau de Saclay en France, Thales a choisi Montréal pour y installer son nouveau pôle, cortAIx. Signifiant Centre opérationnel de recherche et technologie en agents intelligents et experts, celui-ci regroupera d’ici quelques mois une cinquantaine de chercheurs et de développeurs. Ceux-ci travailleront ensemble pour développer l’utilisation de l’IA dans les systèmes Thales.
« Nous avons choisi Montréal pour différentes raisons, indique M. Usal. Certes, on y trouve un vivier de talents, mais il n’y a pas que cela. La volonté de la Ville de Montréal, du gouvernement du Québec et du gouvernement canadien de concentrer un ensemble de capacités dans un même environnement pour en faire un centre d’excellence en intelligence artificielle à vocation mondiale y est pour beaucoup. »
Établi dans le complexe O Mile-Ex, une ancienne usine de textile de la rue Saint-Urbain reconvertie en centre d’excellence en intelligence artificielle, cortAIx bénéficie d’une localisation exceptionnelle qui devrait lui permettre de renforcer son positionnement dans le secteur. En plus de profiter de la collaboration active de l’Institut de valorisation des données (IVADO), de l’Institut des algorithmes d’apprentissage de Montréal (MILA) et du Vector Institute de Toronto, il jouit de la proximité d’autres joueurs étoiles de l’IA.
« C’est un avantage, remarque M. Usal. L’IA, ça avance tellement vite que même une grande société ne peut être seule à l’avant de cette science. Pour relever le défi de l’IA, on doit travailler en partenariat avec d’autres entités, que ce soit des privés, des laboratoires gouvernementaux ou des universités. Être établi dans le même centre facilite ces partenariats et permet de sortir la science des laboratoires pour la transférer dans des services et des produits qui, adoptés par des usagers, créent une vraie valeur. »
Une IA sûre et sécuritaire
Compte tenu des possibilités qu’elle recèle, l’IA est un domaine de recherche qui pose d’importants enjeux éthiques. Dans les secteurs où œuvre Thales, ceux-ci sont particulièrement exacerbés. Très consciente de cette réalité, l’entreprise assure qu’elle placera toujours l’humain au cœur de ses activités et qu’elle ne développera pas de technologies qui aillent à l’encontre de cette position.
« L’objectif de Thales, c’est d’accélérer le développement d’une intelligence artificielle qui est sécurisée, qui est responsable, qui prend en compte les enjeux d’éthique, de justice et d’équité et qui est au service de la décision humaine », confirme M. Usal.
Il ajoute que Thales ne croit pas que le monde virtuel remplacera de sitôt le réel, ni que l’IA réglera tous les problèmes tangibles par la virtualité. C’est pourquoi l’entreprise travaille à renforcer la collaboration entre l’homme et la machine.
« Le rôle de Thales, c’est d’amener l’IA dans le monde réel, conclut-il. Ce que l’on veut, et c’est le mandat de cortAIx, c’est apporter des solutions concrètes qui vont accompagner les citoyens, les gens, les voyageurs, au quotidien. »
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