Une nouvelle ère pour le secteur minier du Québec

Les éoliennes de la mine de nickel Raglan, au Nunavik, génèrent 10% de l’énergie nécessaire à ses opérations.
Photo: Mine Raglan, une compagnie Glencore. Les éoliennes de la mine de nickel Raglan, au Nunavik, génèrent 10% de l’énergie nécessaire à ses opérations.
Émergence de nouvelles technologies, investissements en recherche scientifique, bonnes pratiques en matière de protection environnementale et de relations avec les communautés : le développement responsable de ses activités est une priorité pour l’industrie minière du Québec. Au point où l’on peut dire que ce secteur névralgique de notre économie est entré dans une nouvelle ère.

Notre secteur minier réduit son impact environnemental depuis de nombreuses années. Mais depuis le début du XXIe siècle, on parle d’une profonde transformation, propulsée à la fois par la recherche scientifique, l’urgence climatique et les besoins grandissants en minéraux essentiels à la transition énergétique. Assujetti à des normes strictes de développement responsable établies par le gouvernement du Québec, il a optimisé ses opérations, mis en place des protocoles de sécurité élevés et travaille sans relâche à minimiser son empreinte écologique. Au point où nos mines comptent parmi celles qui émettent le moins de gaz à effet de serre (GES) au monde. Voici quelques exemples de ce qui constitue le grand bond en avant de toute une industrie.
Dre. Farah Alibay – Explore

Gestion responsable des minéraux d’avenir

Le lithium, le cobalt, le graphite, le nickel, le cuivre et le niobium, que l’on trouve en abondance dans le sous-sol québécois, sont considérés par le gouvernement du Québec comme des minéraux critiques et stratégiques en raison du rôle crucial qu’ils jouent dans la transition énergétique. En effet, ces éléments, auxquels s’ajoutent les terres rares et les éléments du groupe du platine, sont essentiels à la fabrication de voitures électriques, de panneaux solaires et d’éoliennes.

La demande est en hausse exponentielle à l’échelle mondiale, et le secteur minier travaille non seulement à répondre aux besoins du Québec dans un objectif d’autonomie énergétique, mais aussi à se démarquer à titre de producteur à l’échelle mondiale, et ce, dans un objectif de développement économique. La gestion de cette filière prometteuse s’articule autour d’une stratégie de développement responsable assurant la pérennité, la valorisation et le recyclage des ressources, ce qui fait du Québec un partenaire de choix pour des pays développés.
Pierre- Yves Lord - Les Profondeurs

Émergence de la mine intelligente

Des percées scientifiques, auxquelles les mines du Québec ont contribué de façon concrète, ont donné lieu à des transformations technologiques permettant des gains importants en matière de sécurité, d’automatisation, de sobriété énergétique et de réduction de l’impact environnemental des opérations minières.

Un des vecteurs de changement est l’implantation de réseaux de communication pouvant être déployés à des profondeurs exceptionnelles, comme la technologie LTE, développée au Québec par la société Ambra avec la collaboration d’Agnico Eagle. D’abord mis en chantier au complexe minier LaRonde, en Abitibi-Témiscamingue, où des galeries sont creusées à plus de 3 km dans le sous-sol, le réseau permet aux équipes à la surface de communiquer en temps réel par le moyen de téléphones cellulaires avec les mineurs travaillant dans les galeries et de veiller à leur sécurité en géolocalisant équipements et travailleurs en cas d’incident.

Autre avancée en matière de sécurité et d’efficacité : l’automatisation de plus en plus courante de l’extraction et du transport du minerai, qui permet à des employés spécialisés de gérer les équipements depuis la surface. Des mines intelligentes sont également dotées de systèmes automatisés permettant de gérer et de moduler très précisément les systèmes de climatisation et de ventilation. Le confort des employés est ainsi assuré, et l’optimisation de la consommation énergétique à grande échelle permet de réduire de façon marquée les émissions de GES.
Christian Goulet - Le Virage Vert

Électrification des transports

Le défi est de taille pour la machinerie et les engins miniers, mais le jeu en vaut la chandelle puisque le passage de l’énergie fossile à l’électricité abaissera considérablement la production de GES de l’industrie. En tête de file, le projet minier Odyssey d’Agnico Eagle, près de Rouyn-Noranda, qui est l’un des premiers à utiliser une flotte d’engins hybrides et électriques. La mine aurifère Goldex, près de Val-d’Or, mise pour sa part sur un système de convoyeurs électriques qui transporte le minerai sur un circuit souterrain de plusieurs kilomètres. À titre comparatif, le transport par des camions carburant au diesel émettrait annuellement 32 % plus de GES. Le virage électrique est bien amorcé, puisque l’Institut national des mines estime qu’à l’horizon 2034, le parc d’engins miniers comptera pas moins de 50 % de modèles hybrides ou électriques.

Initiatives de conversion énergétique

L’objectif de décarbonation des sociétés minières passe forcément par le recours à des énergies propres. Un nombre grandissant de mines sont alimentées à l’hydroélectricité, et l’adoption d’énergies alternatives est de plus en plus répandue. Ainsi, la mine LaRonde dispose d’un mur solaire passif qui préchauffe l’air de son usine en convertissant l’énergie solaire en électricité. La mine de nickel Raglan, au Nunavik, qui ne peut être raccordée au réseau hydroélectrique ni au réseau de gaz naturel en raison de son éloignement, s’est pour sa part équipée de deux impressionnantes éoliennes adaptées aux conditions exigeantes de l’Arctique. Celles-ci réduisent la consommation de diesel du site de plus de 4 millions de litres annuellement.
Photo: AMQ D’importants investissements en recherche ont donné lieu à des avancées en matière de protection environnementale.

Protection de la biodiversité et traitement des eaux usées

D’importants investissements en recherche ont donné le jour à de nombreuses initiatives de réhabilitation environnementale, dont certaines font école. Parmi-celles-ci, le projet de rétablissement de la biodiversité de la mine Lamaque, à Val-d’Or, qui consiste à végétaliser les empilements de roches liés à la production aurifère. Comment ? En misant sur l’asclépiade, une plante rustique se propageant rapidement, ainsi que sur les monarques, qui pollinisent ses fleurs pour favoriser la prolifération des plants. Un plan gagnant-gagnant 100 % naturel ! Autre initiative à noter, cette fois-ci à la mine LaRonde : un procédé d’épuration misant sur les propriétés de bactéries, qui se nourrissent des composés de cyanure présents dans les eaux usées des mines aurifères et qui les dégradent en nitrates. D’autres bactéries, qui se nourrissent justement de nitrates, prennent le relais, et ainsi de suite. L’eau ainsi traitée, qui peut désormais accueillir poissons et végétaux, peut alors retourner dans l’environnement.
Yan Cabot - Évoluer

Restauration des sites et valorisation des résidus

Le gouvernement du Québec a mis en place des règles strictes de restauration minière et il exige qu’un plan de réaménagement soit approuvé avant même qu’un bail minier ne soit délivré et que des garanties financières en couvrent la totalité des coûts. À la fin de la vie d’une mine, des équipes s’activent pour démanteler les infrastructures et pour recycler des matériaux utilisés dans leur construction, niveler les sols et restaurer le paysage, veiller au maintien de la biodiversité avec des plantations d’espèces indigènes, et contrôler la qualité des eaux souterraines et de surface.

Un aspect important du processus de restauration est la valorisation des matières résiduelles, qui consiste à donner une seconde vie aux résidus miniers afin de réduire leur impact environnemental. On peut par exemple les transformer en matériaux de construction servant à bâtir des routes. La valorisation peut également se faire lorsqu’un site est en activité. Ainsi, les résidus de la mine Rio Tinto Fer et Titane, sur la Côte-Nord, sont utilisés dans l’usine de Sorel-Tracy pour fabriquer de l’oxyde de scandium, ce qui fait du groupe minier le premier producteur nord-américain de ce minerai critique et stratégique essentiel à la production de batteries pour véhicules électriques. Cette forme d’économie circulaire, fruit d’efforts concertés en recherche scientifique et en innovation, témoigne du rôle de premier plan que joue le secteur minier dans la transition énergétique du Québec.

Pour en savoir plus : amq-inc.com


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