Congrès de l’Acfas 2023 : l’union fait la force

Pour aborder les transitions sociales et environnementales auxquelles notre société doit aujourd’hui faire face, la collaboration et l’interdisciplinarité sont plus que jamais incontournables. C’est dans cet esprit que l’Université de Montréal, HEC Montréal et Polytechnique Montréal s’associent pour accueillir des milliers de scientifiques au prochain Congrès de l’Acfas, en mai 2023, qui aura pour thématique 100 ans de savoirs pour un monde durable.

La célébration du centenaire de l’Association francophone pour le savoir (aujourd’hui l’Acfas) sur le campus de l’Université de Montréal et de ses écoles affiliées constitue un véritable retour aux sources pour l’organisation. Rappelons qu’elle a été fondée en ces lieux par un groupe de professeurs visionnaires parmi lesquels on compte l’économiste Édouard Montpetit, le médecin radiologiste Léo Pariseau et le frère Marie-Victorin, fondateur du Jardin botanique de Montréal, qui se sont donné pour mission de faire rayonner la recherche scientifique dans toute la francophonie.

Leur approche fédératrice, réunissant des expertises dans des disciplines telles que la biologie, la médecine, le génie, la physique, les mathématiques, l’astronomie, l’histoire naturelle, l’économie et la philosophie, a permis l’émergence d’une grande communauté scientifique francophone. Un siècle plus tard, elle s’avère plus pertinente que jamais, comme en témoignent les trois coprésidentes du Congrès de l’Acfas 2023, Louise Millette, Anne Pezet et Lise Gauvin.

Collaborer pour l’avenir

Selon Louise Millette, professeure au Département des génies civil, géologique et des mines et responsable du Bureau du développement durable de Polytechnique Montréal, la thématique du Congrès 2023 tient de l’évidence. « Il est certain que l’évolution vers une société durable correspond à la mission, à la vision, aux valeurs et aux plans stratégiques des trois institutions. Cette préoccupation est ancrée dans les activités que nous menons déjà de concert. L’ambition d’un monde plus durable est une tâche colossale qui demande la collaboration de toutes les disciplines. »

Elle rappelle que les changements climatiques auxquels nous sommes aujourd’hui confrontés sont le fruit d’une série de mauvaises décisions prises au cours des dernières décennies par des personnes et des instances politiques, économiques, sociales, médiatiques et, oui, scientifiques. « On ne s’en sortira pas sans mobiliser tous ces aspects, car les problèmes sont complexes. La communication et le transfert des connaissances entre les chercheurs et la société sont essentiels pour arriver à l’acceptabilité, à la compréhension des faits et, ultimement, au changement des comportements. »

Anne Pezet, professeure titulaire au Département de management de HEC Montréal, ajoute que les innovations, aussi pleines de promesses soient-elles, peuvent entraîner de nouveaux problèmes si elles ne font pas l’objet d’une approche scientifique concertée. « Un bon exemple : les voitures électriques, qui s’avèrent une bonne voie de solution pour réduire les émissions de GES. Mais les besoins en métaux rares essentiels à la construction de leurs batteries entraînent une recrudescence des activités minières dans des conditions pas toujours soutenables. D’où l’importance de partager les savoirs, comme cela se fera au Congrès de l’Acfas. »

Sciences, innovation et créativité au programme

On associe spontanément la créativité aux domaines des arts et des sciences humaines, alors qu’elle est aussi une composante essentielle de l’innovation et de la résolution de problèmes scientifiques. « Pour bâtir un monde durable, il faut célébrer le développement de tout ce qui a trait au savoir au sens large, explique Lise Gauvin, professeure titulaire au Département de médecine sociale et préventive à l’École de santé publique de l’Université de Montréal. C’est pour cette raison que l’appel à propositions du Congrès de l’Acfas est ouvert non seulement aux disciplines comme la santé, les mathématiques et le génie, mais aussi aux sciences sociales, aux sciences de l’éducation, aux sciences humaines, aux arts et aux lettres. Cette approche multisectorielle fait en sorte que tous sont invités à contribuer, et c’est justement cela qui est intéressant. »

« Nous espérons que les participants vont repartir avec de nouvelles idées, que de nouvelles collaborations verront le jour et que des projets se développeront pour nous permettre de construire un monde durable pour les 100 prochaines années. »

Tout comme ses collègues, Lise Gauvin souhaite coconstruire un programme ouvert pouvant accueillir des partenariats interdisciplinaires inédits, question de brasser les idées. « Certains savoirs n’aboutiront pas dans la prochaine année ou même les cinq prochaines années, mais on a besoin de partenariats entre acteurs sur le terrain et de chercheurs afin de mettre l’ensemble des savoirs disponibles en application. »
Les trois établissements se penchent depuis de nombreuses années sur les questions environnementales. L’Université de Montréal s’est dotée du laboratoire d’innovation Construire l’avenir durablement, qui réfléchit aux façons d’aborder les défis socio-environnementaux et humanitaires actuels et à venir. Polytechnique Montréal a mis en place le Bureau de développement durable, dirigé par Louise Millette, lequel a ses ramifications dans toutes les sphères d’activité de l’établissement. Et HEC Montréal n’est pas en reste. « Nous avons lancé plusieurs initiatives, qui portent notamment sur la question complexe de l’économie circulaire, précise Anne Pezet. C’est d’ailleurs l’un des sujets sur lesquels nous communiquons énormément, et qui sera certainement abordé lors du Congrès. »

Parmi les enjeux qui seront aussi au programme, citons la question de la santé humaine, qui est affectée par les bouleversements environnementaux. « Le bien-être des populations dans le monde est étroitement lié à la santé de la planète, comme le démontre le fardeau considérable des zoonoses, remarque Lise Gauvin. Le fait de mieux comprendre ce type d’interaction permet la mise en œuvre d’actions concrètes. » Et, enfin, on abordera la planification des transports, qui fait appel à des compétences en génie, en urbanisme et en développement économique. « Puisque le milieu bâti influence directement les options de transport, il faut travailler main dans la main pour concilier cet amour immodéré pour le véhicule plus gros que celui du voisin et la réduction des impacts du parc automobile sur notre santé et sur notre planète », commente Louise Millette.

Une communauté scientifique de première importance

Les trois coprésidentes ont à cœur l’avancement des sciences dans la francophonie québécoise, canadienne et internationale, qui compte 300 millions de locuteurs dans le monde. « Notre engagement commun est d’offrir une programmation de premier plan en langue française aux prochaines générations d’étudiants », souligne Lise Gauvin. À une époque où la recherche et la communication scientifique s’effectuent essentiellement en anglais, la mission de l’Acfas prend tout son sens. « Cet évènement nous offre une occasion en or de communiquer nos résultats de recherche dans notre langue, de façon plus directe que lorsqu’on le fait en anglais, affirme Anne Pezet. Le Congrès de l’Acfas nous permet aussi de souligner tout le dynamisme de la communauté scientifique francophone. »

De gauche à droite : Louise Millette (Polytechnique Montréal), Anne Pezet (HEC Montréal) et Lise Gauvin (Université de Montréal), les trois coprésidentes du Congrès de l’Acfas 2023.

Le monde change, les étudiants aussi

D’après Anne Pezet, les nouvelles cohortes d’étudiants à HEC Montréal sont de plus en plus interpellées par les questions de développement durable. « On a tendance à croire que les étudiants s’inscrivent dans les écoles de gestion dans le but de gagner beaucoup d’argent. Or, ils sont de plus en plus nombreux à être motivés par les projets environnementaux, que ce soit pour se lancer dans l’entrepreneuriat responsable ou pour changer la façon de gérer une société. » Louise Millette, qui travaille depuis vingt ans avec les étudiants de Polytechnique, est aux premières loges pour suivre leur évolution. « Ils ne forment pas nécessairement un groupe homogène – il y a des techno-enthousiastes et des militants environnementaux –, mais ils sont liés par leur inquiétude et leur soif de pouvoir agir pour bâtir un monde durable. Ils ont des attentes, ils veulent des outils. »

Les étudiants évoluent, le corps professoral aussi, et il en résulte un mouvement d’interaction en constante progression. Le prochain congrès de l’Acfas tient d’ailleurs compte de cette dynamique en invitant pour la première fois les étudiants du premier cycle à soumettre des propositions de communications libres aux côtés des étudiants des niveaux supérieur et postdoctoral. « Le congrès leur offre une occasion unique de faire leur entrée en scène dans le monde académique de la science, de l’innovation et de la création », conclut Lise Gauvin.

100 ans de savoirs pour un monde durable

L’appel de propositions est en cours jusqu’au 10 octobre 2022

Le 90e Congrès de l’Acfas, organisé par l’Université de Montréal, HEC Montréal et Polytechnique Montréal, invite la communauté scientifique à participer à la diffusion du savoir en langue française en présentant des projets de recherche et en organisant des colloques. Pour la première fois, les étudiants du premier cycle ayant terminé une année complète de cours universitaires pourront soumettre une communication libre orale portant sur les plus récents résultats de leurs recherches.

Pour connaître les critères d’admissibilité et soumettre une proposition en ligne :
congres-acfas2023.ca


  
Ensemble, l’Université de Montréal, Polytechnique Montréal et HEC Montréal forment le premier complexe universitaire du Québec et figurent parmi les 100 meilleures universités du monde, selon le Times Higher Education.

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