Impacts des changements climatiques : le Québec s’adapte

Canicules, inondations, événements climatiques extrêmes, érosion des berges du Saint-Laurent, dégel du pergélisol : les impacts du réchauffement planétaire se font sentir au Québec, et la situation s’intensifiera inévitablement au cours des prochaines décennies. Pour protéger la population, les infrastructures, l’économie et la biodiversité, le Québec passe en mode adaptation.

Comme le confirment les derniers rapports du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), les changements climatiques menacent non seulement les écosystèmes et la biodiversité, mais aussi la santé et la sécurité de l’humanité. Puisqu’il est impossible de revenir en arrière, le Québec, comme la communauté internationale, doit tout mettre en oeuvre pour éviter des conséquences irréversibles en contribuant à l’effort international de réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) et en s’adaptant aux impacts inévitables des changements climatiques.

Au Québec, les problèmes les plus criants, déjà bien présents, sont liés à l’augmentation prévue des températures et à la modification des régimes de précipitations. Le sud de la province est particulièrement vulnérable aux canicules et aux inondations, et des mesures doivent être mises en place pour protéger la population, ainsi que les infrastructures, de leurs effets néfastes. Les côtes de l’estuaire et du golfe du Saint-Laurent, pour leur part, sont touchées par l’érosion, qui affecte les infrastructures et les communautés, et qui menace les écosystèmes côtiers.

Quant au nord du Québec, il est particulièrement touché par la dégradation du pergélisol – c’est-à-dire un sol qui demeure gelé pendant au moins deux années consécutives – que l’on retrouve au Nunavik. Son dégel, conséquence directe des changements climatiques, entraîne des instabilités mettant à risque les bâtiments et les routes, ainsi que le mode de vie et la sécurité des communautés nordiques.

Face à cette situation sans précédent, le Plan pour une économie verte 2030 du gouvernement du Québec consacrera 643 millions de dollars au cours des prochaines années au soutien d’avancées scientifiques et d’amélioration des pratiques permettant à notre société de devenir plus résiliente. L’objectif : minimiser les impacts du réchauffement planétaire sur la santé, la sécurité et le mode de vie des collectivités, tout en préservant l’économie locale ainsi que les milieux naturels et bâtis.

FAIRE FACE À UNE NOUVELLE RÉALITÉ

Trois actions clés

1 - Verdir les municipalités
Les changements climatiques provoquent une augmentation des événements météorologiques extrêmes, tels que les longues vagues de chaleur ou les précipitations soudaines, abondantes et intenses, qui peuvent affecter la santé et le bien-être de la population. Le programme OASIS, doté d’une enveloppe de 113,6 millions de dollars, a pour objectif de contrer ces effets en verdissant les municipalités pour assurer le bien-être de la collectivité.

Les canicules, qui constituent un risque important pour la santé publique, peuvent être amplifiées par la façon dont les milieux de vie sont aménagés. Les surfaces minéralisées, comme les grands stationnements en asphalte, entraînent la création d’îlots de chaleur pouvant causer de l’inconfort et des problèmes de santé importants. Pour remédier à la situation, le programme OASIS verdira les espaces publics dans les villes et les villages en plantant des arbres et en créant des îlots de fraîcheur. Ces espaces conviviaux permettront non seulement aux communautés de se réapproprier des espaces publics, mais contribueront aussi à prévenir les problèmes de gestion des eaux pluviales liés aux zones asphaltées, notamment dans le cas des pluies torrentielles. En créant des infrastructures vertes, le programme OASIS favorisera l’infiltration d’eau de pluie, réduisant du même coup les risques de débordements d’égouts et de refoulements et d’érosion des sols, tout en diminuant la pollution aérienne.

2 - Analyser les risques
Parce que le réchauffement a et aura des effets directs sur la santé des Québécois, tout particulièrement chez les populations les plus fragiles, un investissement de 23,4 millions de dollars est alloué à des analyses de risques approfondies et des plans d’adaptation. Cette bonification permettra le développement d’outils d’intervention s’appuyant sur des données probantes, outils qui seront déployés sur l’ensemble du Québec.

3 - Réaliser des projets d’adaptation
Enfin, des données et des études scientifiques sont requises pour mieux comprendre l’impact qu’auront les changements climatiques au Québec et guider les interventions visant à gérer leurs effets et les risques qui y sont liés. Ouranos, un allié historique du gouvernement du Québec, a ainsi reçu un financement de 19,8 millions de dollars afin de consolider son expertise, de mettre en place des collaborations et de réaliser des projets d’adaptation au bénéfice de l’ensemble du Québec. Ce financement permettra également de consolider des créneaux d’intervention prioritaires pour l’adaptation du Québec, dont la diffusion de connaissances, la formation de la main-d’oeuvre et l’appui au gouvernement pour le renforcement de la prise en compte des changements climatiques dans ses pratiques.

COLLABORER POUR MIEUX S’ADAPTER

Des initiatives qui démontrent que l’union fait la force
De nombreux projets porteurs, soutenus par le gouvernement du Québec, sont en cours dans plusieurs régions. En voici trois.

› Remplacer l’asphalte par des espaces verts
Le Centre d’écologie urbaine de Montréal considère les villes comme des écosystèmes à part entière, construits par et pour les humains. En misant sur la participation citoyenne, il s’investit dans la recherche de solutions pour contrer les effets des changements climatiques. Parmi celles-ci, le projet Sous les pavés transforme les zones asphaltées en espaces verts. Pour ce faire, l’organisme forme, outille et soutient les communautés dans le dépavage et la réalisation de nouveaux espaces dont elles seront ultimement responsables. Cette approche mobilisatrice, déployée dans plusieurs régions du Québec, porte ses fruits. Depuis son lancement en 2017, l’organisation a permis le retrait de près de 2 500 m2 d’asphalte et la plantation de 300 arbres et de 3 500 végétaux, tout ça grâce à l’engagement de 1 300 bénévoles.

› Préparer les fermes à l’agriculture du futur
Le projet Agriclimat a été mis sur pied par des producteurs agricoles de toutes les régions du Québec dans le but de mieux saisir les changements climatiques touchant leur secteur d’activité afin d’identifier et de mettre en oeuvre les stratégies les mieux adaptées. Fondé sur une démarche participative, le projet réunit des groupes de travail composés d’agriculteurs, de conseillers et d’intervenants qui cherchent des solutions tant individuelles que collectives. Pour ce faire, un réseau d’une quarantaine de fermes pilotes a été établi pour entreprendre des démarches diagnostiques sur le terrain et mettre à l’essai des pistes de solutions. La mise en commun des connaissances des 4 000 participants et plus qui s’impliquent depuis 2017 a permis à Agriclimat de produire pour chaque région des fiches de sensibilisation et des plans d’adaptation agricole aux changements climatiques. Ainsi outillés, les agriculteurs deviennent eux-mêmes des acteurs de changement.

› S’adapter au dégel du pergélisol
Au nord du 55e parallèle, le dégel de la glace contenue dans le pergélisol peut causer des tassements de sol et des glissements de terrain causant d’importants bris aux habitations, aux routes et aux infrastructures. Autre conséquence : les déplacements des Inuits sur le territoire pour la pratique de leurs activités de pêche, de chasse et de cueillette deviennent plus risqués. Afin d’assurer la sécurité des populations et la résilience des communautés du Nunavik face au dégel du pergélisol, le gouvernement du Québec a soutenu la création de la Chaire de recherche en partenariat sur le pergélisol au Nunavik à l’Université Laval. En travaillant étroitement avec les communautés et les organisations du Nunavik, ainsi qu’avec la communauté scientifique canadienne et internationale, cette chaire vise l’accélération de la mise en oeuvre de solutions d’adaptation aux impacts des changements climatiques dans les régions pergélisolées. 

Le virage vert du Québec vous intéresse ?

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