Industrie minière du Québec : sept actions pour un développement durable

Amorcé il y a déjà plusieurs années et soutenu en continu par le gouvernement du Québec, le virage vert du secteur minier prend tout son sens dans le contexte de la lutte contre les changements climatiques, tout particulièrement au lendemain de la COP26 à Glasgow. Survol des initiatives qui font du Québec un leader en matière de développement durable dans le secteur minier.
À l’échelle planétaire, les mines du Québec comptent parmi celles qui émettent le moins de gaz à effet de serre (GES). Les raisons ? Une réglementation stricte, le recours à une énergie verte et renouvelable – notre hydroélectricité l’est à 99 % –, une réduction et une gestion optimale de la consommation d’énergie, et des pratiques environnementales exemplaires.
Mais ce n’est pas tout : notre industrie minière joue aussi un rôle essentiel dans le développement des nouvelles technologies vertes, bonnes pour nous et bonnes pour la planète. Entretien avec Bruno Bussière, directeur scientifique de l’institut de recherche en mines et en environnement de l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue (UQAT) - Polytechnique, et professeur titulaire de la Chaire industrielle CRSNG-UQAT sur la restauration des sites miniers.
« La définition de ces minéraux associés aux nouvelles technologies ne cesse de s’élargir et on en compte de plus en plus, précise Bruno Bussière. Du point de vue minier, on s’intéresse particulièrement aux gisements qui contribuent au déploiement d’énergies renouvelables, qui favorisent la réduction de notre dépendance aux carbones fossiles et qui offrent une réelle valeur économique. » Car les MCS, rappelons-le, sont convoités partout sur la planète. « Nous sommes dans un contexte de concurrence internationale, et nous souhaitons devenir plus autonomes pour être en mesure de générer la filière complète nous permettant par exemple de produire des batteries de véhicules électriques. »
Le ministère de l’Énergie et des Ressources naturelles (MERN) a ainsi resserré les règles en matière de restauration minière, et un plan de réaménagement et de restauration doit être approuvé avant la délivrance de tout bail minier. De plus, la garantie financière exigée des sociétés minières doit couvrir la totalité des coûts de la restauration des sites. « Nous sommes des leaders en la matière, car les entreprises et le gouvernement du Québec ont convenu d’éliminer les problèmes liés à la fin de vie des mines, poursuit Bruno Bussière. Nous ne voulons pas passer des problèmes aux générations futures. »
C’est un fait, le programme de génie minier de l’UQAT, qui réalise des projets novateurs directement sur les sites d’exploitation avoisinants, est reconnu à l’international, et, comme le précise le professeur, ce sont le cégep et l’université qui constituent le plus gros employeur de Rouyn-Noranda, pas la fonderie Horne ! « Une industrie minière en santé fait en sorte qu’une région et ses communautés survivent aux disparitions inévitables des mines. Le secteur ne génère pas que des minéraux, mais aussi des services et de l’expertise qui s’exportent. »
Pour Bruno Bussière, le vrai défi consiste à exploiter des gisements pour que tous puissent en tirer un bénéfice. « Le monde a besoin de métaux et ça prend des mines pour les extraire. Nous devons les exploiter de façon correcte en redonnant aux communautés et en protégeant l’environnement tout en tirant un bénéfice financier de l’exercice. Ça ne peut pas se faire sans innovation. À l’échelle planétaire, le recyclage ne suffira pas, même si tout le monde recycle parfaitement. »
- La chaire de l’UQAT en développement de nouvelles technologies de communication et d’automatisation pour les mines intelligentes, créée pour renforcer les études en connectivité et en automation sans-fil souterrain au Québec.
- Le projet pilote visant la transition numérique des organisations et des opérations minières proposé par le groupe MISA de Rouyn-Noranda.
- La construction d’une usine de démonstration pour extraire des résidus industriels dans le but de produire de l’oxyde de scandium chez Rio Tinto Fer et Titane.
- L’implantation d’une nouvelle technologie par oxydation thermique visant à augmenter la quantité de tellure récupéré dans les matières résiduelles chez 5N Plus.
- Une plateforme d’intelligence artificielle développée par l’entreprise québécoise BEAP pour analyser les données techniques d’un parc d’actifs statiques dans le domaine minier.
- La réalisation d’un projet pilote de Propulsion Québec sur l’adoption de mécanismes de traçabilité des minéraux pour batteries.
Pour information sur les minéraux d’avenir, cliquez ici.

La mission du ministère de l’Énergie et des Ressources naturelles est d’assurer la gestion et de soutenir la mise en valeur des ressources énergétiques et minérales ainsi que du territoire du Québec, dans une perspective de développement durable.
À l’échelle planétaire, les mines du Québec comptent parmi celles qui émettent le moins de gaz à effet de serre (GES). Les raisons ? Une réglementation stricte, le recours à une énergie verte et renouvelable – notre hydroélectricité l’est à 99 % –, une réduction et une gestion optimale de la consommation d’énergie, et des pratiques environnementales exemplaires.
Mais ce n’est pas tout : notre industrie minière joue aussi un rôle essentiel dans le développement des nouvelles technologies vertes, bonnes pour nous et bonnes pour la planète. Entretien avec Bruno Bussière, directeur scientifique de l’institut de recherche en mines et en environnement de l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue (UQAT) - Polytechnique, et professeur titulaire de la Chaire industrielle CRSNG-UQAT sur la restauration des sites miniers.

1 / Accélérer la transition énergétique
Une bonne nouvelle à l’heure des grands enjeux environnementaux : les ressources naturelles indispensables à la lutte contre le réchauffement climatique se trouvent en abondance dans le sol québécois. Ces minéraux critiques et stratégiques (MCS) tels que le lithium, le graphite, le cuivre, le nickel, le cobalt, les terres rares et les éléments du groupe du platine sont largement utilisés dans la fabrication de composantes essentielles à la production de véhicules électriques, d’éoliennes, de panneaux solaires et de dispositifs de captation d’énergie.« La définition de ces minéraux associés aux nouvelles technologies ne cesse de s’élargir et on en compte de plus en plus, précise Bruno Bussière. Du point de vue minier, on s’intéresse particulièrement aux gisements qui contribuent au déploiement d’énergies renouvelables, qui favorisent la réduction de notre dépendance aux carbones fossiles et qui offrent une réelle valeur économique. » Car les MCS, rappelons-le, sont convoités partout sur la planète. « Nous sommes dans un contexte de concurrence internationale, et nous souhaitons devenir plus autonomes pour être en mesure de générer la filière complète nous permettant par exemple de produire des batteries de véhicules électriques. »

2 / Relever le défi de la restauration des sites
« C’est le dernier bout, c’est la fin du cycle, déclare Bruno Bussière. On explore, on exploite, et lorsqu’on a fini, on retourne le site à un état satisfaisant en s’assurant qu’il ne rejettera pas quoi que ce soit dans l’environnement, et ce, à long terme. C’est un énorme défi, un enjeu majeur, et de grands efforts sont déployés pour réduire les répercussions environnementales. Alors qu’il y a 30 ans on se souciait peu de la restauration, il y a une véritable révolution qui s’effectue depuis plusieurs années au Québec. »Le ministère de l’Énergie et des Ressources naturelles (MERN) a ainsi resserré les règles en matière de restauration minière, et un plan de réaménagement et de restauration doit être approuvé avant la délivrance de tout bail minier. De plus, la garantie financière exigée des sociétés minières doit couvrir la totalité des coûts de la restauration des sites. « Nous sommes des leaders en la matière, car les entreprises et le gouvernement du Québec ont convenu d’éliminer les problèmes liés à la fin de vie des mines, poursuit Bruno Bussière. Nous ne voulons pas passer des problèmes aux générations futures. »

3 / Recycler les minéraux et valoriser les résidus
Les chiffres sont éloquents: à l’échelle mondiale, moins de 9 % des ressources extraites du sol sont remises en circulation après un premier cycle d’utilisation. Pour remédier à la situation, le secteur minier du Québec a mis en place des méthodes et procédés innovants ainsi que des mesures incitatives visant à valoriser les métaux et minéraux. Une approche qui adhère aux principes de l’économie circulaire, et qui favorise notamment la récupération et le recyclage des produits contenant des MCS.4 / Mettre en place des pratiques d’économie circulaire
Les activités d’exploitation minière du Québec répondent à des exigences très élevées, et le secteur développe en continu des outils de pointe en gestion environnementale destinés notamment aux projets impliquant les minéraux d’avenir. Parmi ceux-ci, mentionnons le programme de certification ÉCOLOGO®, qui incite les entreprises en exploration minière et leurs fournisseurs à adopter les meilleures pratiques en matière de développement durable.5 / Miser sur le savoir
Le secteur minier offre de plus en plus d’emplois de qualité dans différentes disciplines de pointe, notamment en ce qui a trait à la préservation de l’environnement et au développement durable. « Quand j’ai commencé ma carrière, une ou deux personnes, pas plus, s’occupaient de la question environnementale dans une mine, commente le professeur Bussière. Aujourd’hui, les mines disposent d’une quinzaine de personnes pour la même quantité de tonnes de minerai. Ces équipes contrôlent la mise en application des normes environnementales et des procédés de restauration. Notre industrie exige de plus en plus de qualifications et de personnel spécialisé, et on rencontre un nombre grandissant de doctorants en environnement et de consultants de haut niveau qui se penchent sur des questions comme la restauration. »6 / Préparer dès aujourd’hui le futur de l’économie régionale
« Je vais parler comme un Abitibien : je vis dans une région dont la vitalité dépend de celle de l’industrie minière, commente Bruno Bussière. Si elle tousse, on a la grippe. On pourrait croire que nous sommes dépendants, mais on a développé autre chose : des expertises qui se déploient à l’extérieur et qui rayonnent partout dans le monde, ainsi que des approches innovantes. »C’est un fait, le programme de génie minier de l’UQAT, qui réalise des projets novateurs directement sur les sites d’exploitation avoisinants, est reconnu à l’international, et, comme le précise le professeur, ce sont le cégep et l’université qui constituent le plus gros employeur de Rouyn-Noranda, pas la fonderie Horne ! « Une industrie minière en santé fait en sorte qu’une région et ses communautés survivent aux disparitions inévitables des mines. Le secteur ne génère pas que des minéraux, mais aussi des services et de l’expertise qui s’exportent. »
7 / Redonner aux communautés locales
L’industrie minière emploie des biologistes, des chimistes, des informaticiens, des techniciens, des géologues et des ingénieurs de tout acabit, et le taux de diplomation dans ces domaines est de plus en plus élevé. Mais elle confie aussi un rôle important à des diplômés en sciences sociales, qui interagissent avec les communautés locales et autochtones ; leur rôle : conseiller les sociétés minières pour concilier les objectifs de rendement avec les besoins et les attentes des populations.Pour Bruno Bussière, le vrai défi consiste à exploiter des gisements pour que tous puissent en tirer un bénéfice. « Le monde a besoin de métaux et ça prend des mines pour les extraire. Nous devons les exploiter de façon correcte en redonnant aux communautés et en protégeant l’environnement tout en tirant un bénéfice financier de l’exercice. Ça ne peut pas se faire sans innovation. À l’échelle planétaire, le recyclage ne suffira pas, même si tout le monde recycle parfaitement. »
Des initiatives remarquables en développement durable
L’industrie minière du Québec mise sur des avancées technologiques qui lui permettent d’optimiser les procédés en traitement et en transformation des minéraux, de financer des recherches et de développer de nouveaux outils et de nouveaux traitements des données géologiques. Parmi celles-ci, notons les initiatives suivantes :- La chaire de l’UQAT en développement de nouvelles technologies de communication et d’automatisation pour les mines intelligentes, créée pour renforcer les études en connectivité et en automation sans-fil souterrain au Québec.
- Le projet pilote visant la transition numérique des organisations et des opérations minières proposé par le groupe MISA de Rouyn-Noranda.
- La construction d’une usine de démonstration pour extraire des résidus industriels dans le but de produire de l’oxyde de scandium chez Rio Tinto Fer et Titane.
- L’implantation d’une nouvelle technologie par oxydation thermique visant à augmenter la quantité de tellure récupéré dans les matières résiduelles chez 5N Plus.
- Une plateforme d’intelligence artificielle développée par l’entreprise québécoise BEAP pour analyser les données techniques d’un parc d’actifs statiques dans le domaine minier.
- La réalisation d’un projet pilote de Propulsion Québec sur l’adoption de mécanismes de traçabilité des minéraux pour batteries.
Pour information sur les minéraux d’avenir, cliquez ici.

La mission du ministère de l’Énergie et des Ressources naturelles est d’assurer la gestion et de soutenir la mise en valeur des ressources énergétiques et minérales ainsi que du territoire du Québec, dans une perspective de développement durable.
Ce contenu a été produit par l’équipe des publications spéciales du Devoir en collaboration avec l’annonceur. L’équipe éditoriale du Devoir n’a joué aucun rôle dans la production de ce contenu.