Se baigner dans le fleuve de la culture

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L’écrivain Dany Laferrière de l’Académie française, co-ambassadeur des Journées de la culture, parle de cette culture qui parfois prend des détours inattendus.
Échanger sur la culture avec Dany Laferrière oblige à définir ce qu’elle représente d’abord pour l’écrivain, lui qui fait autant partie du paysage culturel québécois que haïtien, et qui partage son temps entre de nombreux pays où il est en contact avec des cultures bien différentes les unes des autres. « C’est bien de relier la culture au voyage, mais ce n’est pas juste pour les sédentaires, répond tout d’abord celui qui est aussi membre de l’Académie française. Il faut dire que depuis l’Ulysse d’Homère, on a l’impression d’attraper la culture en se frottant à d’autres modes de vie. Ulysse passe d’île en île, et chaque fois il doit rapidement s’adapter à de nouvelles habitudes. […] Je me suis toujours demandé si on ne confondait pas la culture avec l’intelligence. Car pour moi, si Ulysse est intelligent, il n’est pas cultivé. Il n’est pas resté assez longtemps quelque part pour pénétrer si profondément un mode de culture au point d’en faire partie. »
De son enfance à Petit-Goâve, Dany Laferrière a emporté le souvenir de sa rencontre avec la culture… ou l’agriculture ? « Pourquoi la culture ne pourrait-elle pas se retrouver dans l’agriculture ? demande-t-il. Je me souviens nettement de mon grand-père qui nous obligeait, mes cousins et moi, à planter un champ de maïs. D’abord, on était abasourdis à l’idée de travailler cet immense espace, ce même vertige que je ressentirai plus tard face à la pile de pages blanches à remplir au début de l’écriture d’un roman. Puis, patiemment, on plante en respectant l’espace entre deux trous. Et ces trous ont une profondeur particulière. Ce faisant, on établit un rythme. Et la musique arrive, car je me souviens aussi de mon grand-père qui rythmait la séance avec de vieux chants folkloriques. »
Et son histoire d’amour avec le Québec aura été heureuse, l’écrivain prolifique étant souvent cité avec fierté parmi les grands de la culture québécoise. « On finit toujours par se baigner dans le fleuve de la culture, ajoute-t-il. Pour moi, il faut habiter l’espace où l’on se trouve, avec ses visages et ses paysages, son rythme particulier et ce vieux rêve de transplantation, car l’homme est un arbre qui marche. »
« Dans le fait culturel, pour ma part, il ne faut pas oublier l’idée d’aventure, renchérit Dany Laferrière. Cette idée […], simplement d’y penser, permet de faire face à la vie lente. Comme un coup d’accélérateur. »
Le thème des Journées de la culture 2019 est « La rencontre : tisser des liens, bâtir des ponts ». Ce qui résonne de manière particulière aux oreilles de Dany Laferrière. Car, au fond, n’est-ce pas ce qu’il a fait toute sa vie ? « Je n’ai pas pris cette décision dès le départ, raconte-t-il. Il m’a fallu faire le chemin de la vie. M’installer dans une nouvelle vie avec toutes les difficultés d’un immigré qui vient de débarquer. Mes nuits, pendant longtemps, ont été habitées par ma vie d’avant le voyage. [...] Puis un jour, j’ai décidé d’observer plus attentivement la société dans laquelle je vivais. Car, pour moi, chercher à comprendre est la forme absolue de l’amour. »
Et maintenant, comment perçoit-il son rôle en tant qu’ambassadeur des Journées de la culture ? « D’abord, je n’ai pas de rôle, riposte-t-il. Dans le terme “rôle”, il y a une part de comédie. Alors que la culture s’est incrustée dans ma chair. J’en respire, j’en vis. Je voyage partout dans le monde pour rencontrer des gens intéressants pour la simple raison que j’écris des livres. Au point de croire que lorsqu’on aime mon livre quelque part, j’apparais. » Et naissent alors les rencontres…
Les Journées de la culture proposent plus de 2000 activités culturelles et artistiques gratuites à travers le Québec. Elles auront lieu les 27, 28 et 29 septembre prochains. Programmation complète au www.journeesdelaculture.qc.ca

À propos
Les Journées de la culture sont orchestrées par Culture pour tous, un organisme à but non lucratif qui s’est donné pour mission de faire connaître les arts et la culture dans tous les milieux et dans toutes les régions, et ce, en collaboration avec des milliers d’organisateurs partout au Québec. Les Journées de la culture bénéficient du soutien du gouvernement du Québec, d’Hydro-Québec, de la Coop fédérée, de Bell et de plusieurs autres partenaires.
L’écrivain Dany Laferrière de l’Académie française, co-ambassadeur des Journées de la culture, parle de cette culture qui parfois prend des détours inattendus.
Échanger sur la culture avec Dany Laferrière oblige à définir ce qu’elle représente d’abord pour l’écrivain, lui qui fait autant partie du paysage culturel québécois que haïtien, et qui partage son temps entre de nombreux pays où il est en contact avec des cultures bien différentes les unes des autres. « C’est bien de relier la culture au voyage, mais ce n’est pas juste pour les sédentaires, répond tout d’abord celui qui est aussi membre de l’Académie française. Il faut dire que depuis l’Ulysse d’Homère, on a l’impression d’attraper la culture en se frottant à d’autres modes de vie. Ulysse passe d’île en île, et chaque fois il doit rapidement s’adapter à de nouvelles habitudes. […] Je me suis toujours demandé si on ne confondait pas la culture avec l’intelligence. Car pour moi, si Ulysse est intelligent, il n’est pas cultivé. Il n’est pas resté assez longtemps quelque part pour pénétrer si profondément un mode de culture au point d’en faire partie. »
De son enfance à Petit-Goâve, Dany Laferrière a emporté le souvenir de sa rencontre avec la culture… ou l’agriculture ? « Pourquoi la culture ne pourrait-elle pas se retrouver dans l’agriculture ? demande-t-il. Je me souviens nettement de mon grand-père qui nous obligeait, mes cousins et moi, à planter un champ de maïs. D’abord, on était abasourdis à l’idée de travailler cet immense espace, ce même vertige que je ressentirai plus tard face à la pile de pages blanches à remplir au début de l’écriture d’un roman. Puis, patiemment, on plante en respectant l’espace entre deux trous. Et ces trous ont une profondeur particulière. Ce faisant, on établit un rythme. Et la musique arrive, car je me souviens aussi de mon grand-père qui rythmait la séance avec de vieux chants folkloriques. »
Comme une histoire d’amour
Débarquant à Montréal en 1976 avec tout ce bagage culturel qui ne l’a jamais quitté, l’écrivain se souvient très bien de sa rencontre avec la culture québécoise. « Je parvenais à comprendre assez rapidement la mécanique de la société québécoise, affirme-t-il. Les sociétés, à part de minimes différences, sont faites pareillement. En fait, ce sont des gens qui tentent de survivre dans un réseau serré de difficultés et de facilités. Ce qui est fascinant, c’est de chercher à s’insérer dans cette culture (ce réseau), et même d’en être. Cela prend un désir et une patience. Une action que j’apparente à l’amour : accepter d’une personne particulière ce qu’on n’acceptera de personne d’autre. Accepter sans perdre de vue la possibilité de contester. »Et son histoire d’amour avec le Québec aura été heureuse, l’écrivain prolifique étant souvent cité avec fierté parmi les grands de la culture québécoise. « On finit toujours par se baigner dans le fleuve de la culture, ajoute-t-il. Pour moi, il faut habiter l’espace où l’on se trouve, avec ses visages et ses paysages, son rythme particulier et ce vieux rêve de transplantation, car l’homme est un arbre qui marche. »
« Dans le fait culturel, pour ma part, il ne faut pas oublier l’idée d’aventure, renchérit Dany Laferrière. Cette idée […], simplement d’y penser, permet de faire face à la vie lente. Comme un coup d’accélérateur. »
La rencontre

Et maintenant, comment perçoit-il son rôle en tant qu’ambassadeur des Journées de la culture ? « D’abord, je n’ai pas de rôle, riposte-t-il. Dans le terme “rôle”, il y a une part de comédie. Alors que la culture s’est incrustée dans ma chair. J’en respire, j’en vis. Je voyage partout dans le monde pour rencontrer des gens intéressants pour la simple raison que j’écris des livres. Au point de croire que lorsqu’on aime mon livre quelque part, j’apparais. » Et naissent alors les rencontres…
Les Journées de la culture proposent plus de 2000 activités culturelles et artistiques gratuites à travers le Québec. Elles auront lieu les 27, 28 et 29 septembre prochains. Programmation complète au www.journeesdelaculture.qc.ca

À propos
Les Journées de la culture sont orchestrées par Culture pour tous, un organisme à but non lucratif qui s’est donné pour mission de faire connaître les arts et la culture dans tous les milieux et dans toutes les régions, et ce, en collaboration avec des milliers d’organisateurs partout au Québec. Les Journées de la culture bénéficient du soutien du gouvernement du Québec, d’Hydro-Québec, de la Coop fédérée, de Bell et de plusieurs autres partenaires.
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