La biophilie, ou les effets bénéfiques du bois

Tous reconnaissent l’importance du secteur forestier dans l’économie. L’aménagement durable, l’environnement et la biodiversité sont autant de sujets abordés à l’automne dans cette série d’articles du Groupe Capitales Médias : « Une forêt à connaître ». Mais que sait-on des nouvelles technologies qui permettent de produire davantage, tout en utilisant moins d’arbres ? Des innovations visant à optimiser la ressource ? De la contribution du milieu forestier à la lutte contre les changements climatiques ? Des spécialistes et des acteurs de l’industrie ont beaucoup à partager afin de mieux faire connaître la forêt, qui représente presque la moitié de la superficie totale du Québec.
Johanne Fournier
Collaboration spéciale
MATANE — La notion de biophilie est de plus en plus présente dans la conception des maisons, des bureaux et des commerces. Formée à partir de la racine grecque « bio » (vie) et du suffixe « phile » (qui aime), la biophilie consiste à aimer ce qui est vivant. En 1984, Edward O. Wilson a été le premier à avancer l’idée que les êtres humains avaient une propension innée à s’entourer de ce qui est naturel. En architecture, la biophilie consiste à concevoir ce qui se rapproche ou qui ressemble à un environnement naturel.
Les professionnels du domaine de l’architecture comprennent l’utilisation que font les gens de leurs bâtiments, la manière dont ils s’y déplacent et comment ils s’y sentent. François Cantin, chargé de projet chez Coarchitecture de Québec, est l’un de ceux-là. « Pour moi, le confort a toujours été très important en architecture, souligne-t-il. La biophilie, c’est un prolongement du concept de confort et de la manière dont l’architecture est capable de nous mettre en contact le plus possible avec le monde extérieur et celui qui nous entoure. C’est la satisfaction d’un besoin inné qu’on a en tant qu’êtres humains. »
Pour François Cantin, cela passe, entre autres, par l’utilisation du bois. « La majorité des gens aiment être en contact avec le bois, estime-t-il. Si on leur demande pourquoi, ils vont nous dire que c’est parce que c’est chaleureux et naturel. La biophilie, c’est ça. C’est le besoin inné d’être en contact avec la nature. »
« Travailler pour les êtres humains » est l’aspect que le chargé de projet de la firme d’architectes préfère par-dessus tout. « Les gens nous demandent ce qu’est le style de Coarchitecture, raconte M. Cantin, qui est également bénévole au Conseil du bâtiment durable du Canada depuis dix ans. Notre signature est le confort de nos clients. On est là pour comprendre leurs besoins. Pour amener la biophilie dans le projet, ça demande une réflexion particulière. »
Ubisoft :
du bois pour plus de chaleur
François Cantin a travaillé comme chargé de projet pour le réaménagement des espaces intérieurs d’Ubisoft dans le quartier Saint-Roch à Québec. « Le client avait l’idée de créer des environnements intérieurs le plus chaleureux possible, indique-t-il. L’objectif d’Ubisoft était que les gens se sentent à l’aise, tout en allant chercher un look quasi résidentiel. »Par conséquent, l’équipe de Coarchitecture a proposé toutes sortes de finitions en bois. « On a joué avec les contrastes, décrit M. Cantin. Dans certains espaces, on avait des panneaux architecturaux travaillés par des ébénistes, une finition très pure et contemporaine et, dans d’autres espaces, on avait un bois qui était plus rugueux, plus naturel. On n’a pas cherché à faire un spectacle avec le bois. On a cherché à l’intégrer pour qu’il vienne transmettre sa chaleur aux différents espaces. »
Creaform :
du bois qui participe à l’ambiance
Le siège social de Creaform, une entreprise spécialisée en technologies de mesure 3D, a été construit dans l’Innoparc de Lévis. Le bâtiment repose sur une structure hybride. Le bois a été concentré dans la toiture de l’étage supérieur. En plus d’avoir une fonction structurale, le bois participe à l’ambiance et à l’animation des espaces. « On a travaillé la stratégie d’éclairage à l’intérieur, de sorte à magnifier le plafond », souligne le chargé de projet chez Coarchitecture.L’Innoparc de Lévis est bordé par une forêt. Or, les fenêtres de l’une des façades de Creaform sont situées à six mètres de cette forêt. Pour M. Cantin, voilà un bel exemple de biophilie: un contact privilégié avec l’extérieur où les occupants sont projetés dans la forêt grâce à une fenestration généreuse et où ces mêmes occupants sont en contact avec du bois à l’intérieur. « Dans ce contexte particulier, la biophilie prend vraiment tout son sens », estime le chargé de projet.
Eddyfi :
une utilisation du bois « jazzée »
La construction du nouveau siège social d’Eddyfi, situé au cœur de l’Espace d’innovation Michelet à Québec, a permis à l’équipe de Coarchitecture d’aller un peu plus loin dans l’intégration du bois à la structure de la toiture, avec des poutres disposées en angle. « Malgré le fait que ça ait l’air plus “jazzé”, il n’y a pas eu plus de bois d’utilisé que si on l’avait fait de manière conventionnelle », mentionne François Cantin.

L’aréna de l’UQAC :
La biophilie dans une structure sportive
MATANE — Si le bois a un effet apaisant sur les occupants d’un bâtiment, il n’en est pas autrement pour les sportifs qui fréquentent un aréna ou un stade. Par sa construction tout en bois, autant à l’extérieur qu’à l’intérieur, l’aréna de l’Université du Québec à Chicoutimi (UQAC) illustre à merveille le principe de biophilie qui, en architecture, désigne une conception qui se rapproche ou qui imite les conditions d’un environnement naturel.

Ameublements Tanguay de Trois-Rivières :
La biophilie dans l’aménagement commercial
MATANE — Les commerçants comprennent de plus en plus l’importance de la biophilie dans l’aménagement de leurs surfaces de vente au détail. L’expérience d’achat ne s’en trouve qu’améliorée. Plus grande surface commerciale en Amérique du Nord construite entièrement en structure de bois d’ingénierie, Ameublements Tanguay de Trois-Rivières en est un exemple éloquent.
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